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Un banc électronique pour un c ontrôle précis des pulvérisateurs

La vigne - n°119 - mars 2001 - page 0

Les traitements coûtent chers. Pourtant, les pulvérisateurs sont souvent mal réglés. Pour y remédier, la chambre d'agriculture du Gard a conçu un banc de contrôle mobile entièrement électronique pour ces appareils.

Le réglage des pulvérisateurs est souvent mis en cause. Force est de constater que ces appareils fonctionnent rarement dans des conditions optimales. Depuis plusieurs années, la chambre d'agriculture du Gard tente de sensibiliser les agriculteurs sur la qualité des traitements. Dans ce but, elle a réalisé un banc de contrôle entièrement électronique pour les pulvérisateurs destinés à l'arboriculture, la viticulture et les grandes cultures. En se fondant sur une méthode de contrôle établie au niveau national par le BCMA (Bureau commun du machinisme agricole), Renaud Cavalier, conseiller en machinisme de la chambre, et la société Défi Systèmes, spécialisée dans l'informatique et l'électronique, ont travaillé pendant deux ans pour mettre au point ce banc baptisé Top Pulvé. ' On voulait faire quelque chose de performant, et sortir des seaux et des éprouvettes ', explique Renaud Cavalier. Embarqué à bord d'un véhicule spécialement aménagé, le banc se compose de deux rouleaux mesurant la vitesse du tracteur, d'un capteur optique, d'un manomètre de précision et de deux poteaux équipés de débitmètres. Toutes les valeurs mesurées sont transmises par radio à l'ordinateur installé dans le véhicule.Le banc de contrôle va de commune en commune, sur les lieux de rendez-vous fixés pour les diagnostics. Les appareils, attelés à leur tracteur habituel, doivent être propres et contenir 150 à 200 l d'eau. Leur diagnostic durera entre 1 h et 1 h30. Les techniciens contrôlent d'abord l'état général de l'appareil hors fonctionnement, comme la présence et l'efficacité des protections des pièces en mouvement, ou encore l'aspect des tuyauteries. Ils examinent aussi l'état de la cloche à air, ' élément indispensable pour avoir un débit régulier ', souligne Renaud Cavalier. Une fois l'appareil en service, les techniciens recherchent les fuites éventuelles. Puis, à l'aide d'un manomètre électronique étalon, ils vérifient le fonctionnement de celui-ci du pulvérisateur. Le régime de rotation de l'arbre à cardan est inspecté à l'aide d'un bracelet muni d'une bague, fixé autour du cardan. Un capteur optique repère chaque passage de la bague. Le nombre de tours par minute en est déduit. Vient ensuite l'examen des buses. Des débitmètres électroniques précis, protégés par un filtre, sont fixés à chacune d'elles. Les techniciens comparent alors la régularité des débits entre la droite et la gauche de l'appareil. Ils détectent ainsi les buses bouchées, les pastilles inadaptées ou les pièces trop usées. A l'aide d'un anémomètre, ils vérifient ensuite la vitesse de l'air à la sortie de chaque diffuseur pour les appareils pneumatiques. ' Ce paramètre donne une première appréciation de la taille des gouttelettes, indique Renaud Cavalier. C'est pourquoi on le mesure, même s'il ne figure pas dans le protocole national. ' Enfin, la vitesse réelle d'avancement du tracteur, donnée importante pour évaluer le volume apporté à l'hectare, n'est pas toujours conforme à celle indiquée au compteur. Elle est mesurée à l'aide de deux rouleaux. En cas d'écart avec celle indiquée sur le tableau de bord, le concessionnaire peut intervenir pour régler ce paramètre. Mais de nombreux vignerons, lorsqu'ils connaissent l'écart entre la valeur indiquée et la réalité, corrigent eux-mêmes la vitesse au compteur.Connaissant la vitesse, le débit par buse et la largeur de traitement, le volume par hectare est calculé électroniquement. Ces informations permettent d'ajuster au mieux les traitements. ' Notre but est non seulement de faire un diagnostic de l'appareil, mais aussi d'aider le vigneron à le régler ', précise Renaud Cavalier. A la fin du contrôle, les vérificateurs délivrent un bulletin dans lequel sont consignées les valeurs mesurées. Pour chacune d'elles, un seuil de tolérance est défini. Au-delà de ce seuil, une remise en état du matériel est conseillée. Quand cette dernière est effective, le certificat attestant du bon état de l'appareil et l'autocollant ' pulvérisateur contrôlé ' sont délivrés. ' En plus des vitesses d'avancement erronées, on rencontre des manomètres défectueux, des régimes de rotation trop faibles ou trop forts, ou des débits irréguliers entre les buses ', rapporte Renaud Cavalier. Sur ce point, il ajoute : ' Les constructeurs ne sont pas précis sur les débits obtenus avec les pastilles. En grandes cultures, les fournisseurs de buses donnent des tableaux bien plus justes. ' Il souligne aussi que les jauges, souvent fausses, indiquent des volumes erronés lorsque la cuve n'est pas pleine. Dans le Gard, l'an dernier, 400 appareils ont été vérifiés à l'aide du banc de contrôle Top Pulvé. Le coût de ce diagnostic est de 600 F HT par appareil. En Gironde, l'Ascar (Association service conseil agricole régionale), basée à Sainte-Foy-La-Grande, propose Bilan Pulvé depuis la fin 2000, un diagnostic technique des pulvérisateurs réalisé avec le banc mis au point dans le Gard. Son prix est de 1 000 F HT par appareil, mais une partie pourrait être prise en charge par les collectivités locales.

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