Même si des syndicats travaillent, avec l'Inao, sur le terrain à façonner la réforme des agréments, on n'a pas l'impression qu'à la base, les vignerons prennent le sujet à bras-le-corps. Comme si obtenir ce label était normal et banal, voire un dû. Remettre en question un système n'est jamais facile, même quand il est très critiqué. Le nouveau décret sur les agréments est pourtant prêt : il prévoit notamment un label à durée de vie limitée et un certificat d'aptitude avant l'examen proprement dit. Ce ne sont que des outils à la disposition des syndicats volontaires. Une subsidiarité vigneronne que certains auraient bien remplacée par des obligations. Mais finalement, le pouvoir est (re)proposé à la base, à elle de le prendre. C'est une bonne chose.On peut toujours prétexter que les dossiers lourds s'accumulent (contributions indirectes, 35 heures, bientôt l'euro...), sans compter le souci premier de vendre son vin. Il n'en demeure pas moins que l'agrément est au coeur de la crédibilité du métier. Il peut en cristalliser tous les reproches. Notre filière, comme une bonne partie de l'agriculture aujourd'hui, peut être victime d'une lapidation en place publique. Il suffit de laisser les étincelles s'allumer et la fièvre cafteuse se déchaînera, parfois alimentée de contresens, d'approximations et de raccourcis. Dernier exemple en date avec un dossier paru dans ' Que choisir ' sur la qualité des vins en péril. Chimie dans le vin, rendements, sols pauvres, fraudes... tout y est amalgamé avec une belle dose d'incompétence. C'est aussi à la filière de savoir y répondre sur le terrain de l'action et des réformes - comme celle des agréments - puisque celui de la communication est miné.