Lors du conseil de direction de l'Onivins du 2 mai, les responsables professionnels et les représentants du ministère de l'Agriculture ont coupé la poire en deux. Début mars, les premiers avaient demandé la distillation de 5 millions d'hectolitres (Mhl) pour soulager le marché des vins de pays et de table. Un mois plus tard, le ministre leur répondait que ce serait au maximum 2,5 Mhl à 16,30 F/°hl, un prix jugé inacceptable par les professionnels. Le 2 mai, au terme d'âpres discussions, le ministère proposait 20 F/°hl, mais pour 1,5 Mhl seulement.En relevant le prix de l'hectolitre tout en réduisant le volume auquel il s'applique, le ministre de l'Agriculture maintenait son enveloppe constante. En contrepartie, on s'éloignait d'une franche réduction des excédents, évalués entre 3 et 5 Mhl. Pour maintenir ce second objectif, on imposera aux caves de s'engager à distiller, dès la prochaine campagne, le même volume que celui éliminé au prix de 20 F/°hl. Cette fois, ce sera dans le cadre de l'article 29 de la nouvelle OCM. Les vins seront payés 16,30 F/°hl et uniquement sur des fonds européens. Ils iront alimenter le marché des alcools de bouche. Le premier lot de 1,5 Mhl fournira des alcools industriels (distillation de crise, article 30). L'Europe n'en propose que 11,30 F/°hl. La France devra verser un complément pour arriver à 20 F/°hl. Elle ne pourra le faire que si elle obtient l'accord de ses partenaires européens. Elle devait le demander lors d'une réunion du comité de gestion des vins, prévue le 17 mai. Par ailleurs, le ministère a maintenu son exigence de revoir les rendements à la baisse. Les syndicats de vins de pays doivent donc préparer des propositions de modification de leurs décrets pour la prochaine récolte.