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Quatre châssis à l'essai

La vigne - n°121 - mai 2001 - page 0

Les Cuma du Midi ont testé la polyvalence des machines à vendanger. Pellenc arrive en tête, Grégoire en queue. Ce dernier a simplement prévu la possibilité de décrocher la tête de récolte.

Tous les fabricants n'ont qu'un mot à la bouche : ' polyvalence '. A les entendre, leurs machines à vendanger seraient aussi capables que n'importe quel enjambeur d'emporter un pulvérisateur ou une rogneuse, voire de travailler le sol. Pourtant, elles sont encore peu utilisées pour d'autres travaux que la récolte. A croire qu'elles n'y sont pas assez adaptées, comme l'indique une enquête réalisée en 1997 par les Cuma du Languedoc-Roussillon et de Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Interrégion méditerranée). A l'époque, aucun des utilisateurs ne trouve qu'il est ' très facile ' de décrocher une tête de récolte. 52 % estiment simplement que c'est ' facile '. Une fois ce travail fait, les choses se compliquent. 70 % des utilisateurs regrettent que la facilité d'accrochage des outils soit ' moyenne ' ou, pire, ' décevante '. Mais l'enquête n'entre pas davantage dans le détail.Pour y voir plus clair, l'an dernier, les Cuma ont comparé quatre machines : une Aliena Quatro d'Alma, une SB 56 de Braud (année 1999), une G 121 de Grégoire (année 1999) et une 3140 de Pellenc (année 1998). Elles se sont appuyées sur une enquête interne et des tests réalisés avec le Cemagref. L'examen de l'Alinea n'a donné lieu à aucune conclusion définitive, car elle appartenait à une présérie que le fabricant devait encore perfectionner. En revanche, la comparaison des trois autres a pu être menée à bien. Il en ressort que du point de vue de la polyvalence, la Pellenc est supérieure à ses concurrentes. ' La maniabilité et la facilité d'attelage et de dételage des outils en font une machine agréable à utiliser ', notent les Cuma. Elles ajoutent que c'est son atout majeur et qu'il s'agit d'un porteur avant d'être une machine à vendanger. La tête de récolte se dépose plus rapidement que celle des autres marques. ' Il faut 1 h 30 à 2 h à deux personnes qui ne sont pas bien habituées, estime Emmanuel Colin de la Fédération des Cuma de l'Hérault. Pour une Grégoire ou une Braud, il faut 3 h à 3 h 30. ' La G 121 de Grégoire déçoit les experts des Cuma. Cette machine est une variante de la G 120, dont elle se distingue par son système de convoyage à godets souples inspiré des Norias de Braud. Pour le reste, sa conception correspond à celle des autres modèles polyvalents du fabricant. ' Le démontage de la tête est moyennement facile. Il est nécessaire de mettre la machine à vendanger sur un plan horizontal presque parfait ; sinon, le remontage de la tête s'avère difficile. Le montage des outils est assez difficile et nécessite deux à trois personnes ', lit-on dans le document réalisé par les Cuma (Châssis polyvalents. S'informer pour mieux s'équiper). Jacky Chat, entrepreneur de travaux viticoles, à Beauvais-sur-Matha (Charente-Maritime), confirme le manque de prédisposition des machines Grégoire à faire autre chose que ramasser le raisin. ' Ce sont des châssis dont on peut séparer la tête de récolte, c'est tout ! Une fois qu'on l'a déposée, on se débrouille. Rien n'est prévu pour simplifier le branchement des outils hydrauliques. On s'arrange avec les raccords à visser. On branche les outils là où il y a des bouchons et, ensuite, il faut rechercher, pour chaque fonction, les boutons de commande correspondants. ' Pour pallier ces difficultés, Jacky Chat a conçu ses propres interfaces plutôt qu'abandonner Grégoire, car la marque présente plusieurs atouts à ses yeux. Les machines ont un poste de conduite central. ' C'est un plus quand on travaille. ' Les châssis sont robustes et fiables. Deux d'entre eux ont travaillé 8 000 heures sans encombre chez l'entrepreneur qui réalise toutes sortes de travaux, tels l'implantation de palissage, le relevage ou le rognage. Braud occupe une position intermédiaire entre Grégoire et Pellenc, plus proche du premier que du second, selon Emmanuel Colin. ' C'est d'abord une machine à vendanger, et après un châssis polyvalent, juge-t-il. Lorsqu'on veut installer un pulvérisateur Berthoud, les points d'ancrage ne sont pas prévus. Il faut demander au concessionnaire de les faire. ' Cependant, la machine présente d'autres points forts. ' L'ergonomie des commandes et des contrôles de prises de force est excellente. Le contrôle de la prise de force de type load sensing permet un réglage de la vitesse de rotation, sans échauffement d'huile quel que soit le régime. 'A la différence de ses concurrents, Pellenc a étudié d'emblée son châssis pour qu'il reçoive différents équipe- ments. Le fabricant a prévu les raccordements mécaniques, électriques et hydrauliques. Il n'est pas nécessaire de demander à un concessionnaire de les faire. Malgré cela, la marque n'est pas exempte de critiques. Les experts des Cuma relèvent sur le modèle étudié, que ' les tuyaux hydrauliques présentent parfois une résistance limitée et que la peinture est peu résistante aux produits phytosanitaires. ' Preuve que Pellenc n'a pas prévu toutes les conséquences de la polyvalence.

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