ImprimerPour attirer les touristes dans l'arrière-pays et développer l'économie locale, six communes de l'Hérault ont créé un chemin des verriers. Des vignerons se sont associés à la démarche.
Dans l'Hérault, le verre et le vin cohabitent depuis longtemps autour du Pic Saint-Loup et du causse de l'Hortus. Le vignoble, en plein développement, produit 55 000 hl de vins d'appellation coteaux du Languedoc, dont 25 000 hl revendiqués en terroir Pic Saint-Loup. Après une longue période d'absence, le verre a repris sa place. Il y a deux cents ans, les derniers gentilhommes verriers quittaient le causse, après y avoir produit des carafes et des bouteilles pendant des siècles. Depuis 1994, grâce à un projet de développement local porté par six communes, des artistes y travaillent à nouveau ce matériau noble.Le chemin des verriers relie Claret à Ferrières-lès-Verreries et accueille près de 20 000 personnes par an. Des fouilles archéologiques ont été réalisées sur le site de la verrerie forestière de Couloubrines, qui date de la Renaissance, puis une partie des bâtiments a été restaurée. A Claret, une verrerie d'art a été construite. Elle accueille trois maîtres verriers, qui ouvrent leur atelier au public. Trois autres artistes se sont installés dans les villages voisins. La communication, gérée par l'office du tourisme intercommunal, déborde largement le cadre du verre. Une vingtaine de caves sont répertoriées sur le dépliant qui présente le chemin des verriers. Tous les ans, des expositions et des animations associent le verre et le vin autour de week-ends à thème. Plusieurs caves sélectionnent des cuvées de verriers, participent aux vernissages des expositions, ou encore présentent des objets en verre dans leur caveau. ' Depuis la création de ce chemin, notre clientèle a progressé de 25 %. Pour attirer les visiteurs et les inciter à séjourner, nous devons leur proposer des centres d'intérêt ancrés dans l'histoire et le terroir. De ce point de vue, le verre et le vin se marient très bien ', affirme Christian Florac, du domaine de Villeneuve, à Claret. ' Nous voulons développer l'agrotourisme, en nous reliant à tout ce qui touche au patrimoine, à la culture ou à la nature, afin de proposer une offre globale et cohérente aux visiteurs. Notre objectif est d'accroître les volumes vendus au caveau, car c'est là que les vignerons trouvent les meilleures marges et les débouchés les plus stables ', souligne Cyriaque Rozier, l'animateur du syndicat de cru Pic-Saint-Loup. Pour inciter les touristes à prendre le temps d'apprécier les facettes du pays, la priorité porte sur l'amélioration de l'hébergement et de la restauration. Dans le cadre du chemin des verriers, un mas sera restauré sur le causse de l'Hortus. Il proposera une cuisine de terroir, des chambres d'hôtes et un sentier de découverte de l'espace naturel. ' Nous envisageons d'installer à proximité un vignoble expérimental, car nous avons trouvé sur le causse des traces de la culture de la vigne. ' Le syndicat de cru, s'il est prêt à travailler en synergie avec les autres acteurs du tourisme rural, compte également développer des projets spécifiques au vin. ' Au printemps, nous allons organiser une journée de randonnée et de dégustation intitulée 'Vignes buissonnières'. A plus longue échéance, nous envisageons de créer une maison des vins où les amateurs pourront trouver, en un seul lieu, une offre complète bien identifiée, présentée dans un cadre professionnel. '