Une offensive incontournable

C'est dans le superbe château de Duras (Lot-et-Garonne) que s'est tenu le 19e congrès de la CNCP (Confédération nationale des caves particulières), du 16 au 18 mai 2001. Ce vignoble de 2 000 ha produit du rouge (60 %) et du blanc (40 %), et fait vivre 230 vignerons. 400 congressistes étaient présents pour cette ' grande messe des vignerons indépendants ', terme avec lequel le compte-rendu du congrès qualifie ce rendez-vous. Malheureusement, c'est bien l'impression ressentie lors de la journée de travail du 17 mai ! Une ' grande messe ', mais peu d'informations. Ce congrès était en retrait par rapport au travail syndical fourni tout au long de l'année par cette organisation qui revendique 10 000 adhérents. ' A se demander si un congrès sous cette forme est encore utile ', avance un responsable.La matinée a été consacrée à une table ronde décevante sur la ' viticulture durable '. L'après-midi, lors de la séance plénière, le président François Gérardin, vigneron en Dordogne, s'est voulu résolument optimiste par rapport à la crise viticole actuelle : ' La viticulture française est faite pour gagner, elle a le meilleur potentiel, elle peut avoir les meilleurs produits '. Faisant allusion au marché des vins de table et de pays, il a ajouté : ' Penser assainir le marché avec une distillation de 3 Mhl risque d'être insuffisant. Ne retournons pas dix ans en arrière avec une viticulture française perdante, des volumes distillés et des primes d'arrachage '. La CNCP demande des Etats généraux pour l'ensemble de la viticulture française. Trois autres dossiers ont été abordés : la réforme des contributions indirectes avec des volontés de simplification ; la demande d'une plus grande transparence dans l'étiquetage des bouteilles, notamment par rapport aux caves coopératives et aux négociants ; l'utilisation du logo et de la communication spécifiques aux caves particulières ' que les vignerons doivent s'approprier '. Par rapport aux demandes de traçabilité et de sécurité alimentaire, ' le vigneron indépendant n'est-il pas une filière à lui tout seul ? Notre grande force est de suivre toute la chaîne d'élaboration, de la plante au produit transformé ', a-t-on réaffirmé lors de cette manifestation, qui s'est conclue par le traditionnel concours national des vins vinifiés par le vigneron indépendant. 800 jurés ont dégusté 3 220 échantillons et décerné 819 médailles (1). Le congrès 2002 aura lieu dans le Vaucluse. Par ailleurs, la pose de la première pierre de la Maison des vignerons indépendants d'Aquitaine, située à Artigues-près-Bordeaux (Gironde), a eu lieu fin avril. Ouverture prévue à la fin de l'année. (1) Palmarès complet sur le site www.vigneron-indépendant.com