Les escargots et les mange-bourgeons ont été très visibles au printemps de par leur nombre et parfois leurs dégâts. Ils ont ponctuellement fait l'objet de traitements.
'D'habitude, les gelées d'hiver tuent la vermine, mais cette année, on voit de tout ', s'exclame Louis-Pierre Pradié, de la chambre d'agriculture de Gironde. Effectivement, les excès de pluies ont souvent favorisé le développement des parasites occasionnels. Dans l'ensemble des régions viticoles, les escargots ou les mange-bourgeons sont plus présents. ' A force de faire de la lutte raisonnée et de fermer les vannes aux pesticides, ce n'est pas étonnant de voir apparaître toute cette vermine ', précise un professionnel. Certains se demandent comment ces ravageurs sont arrivés en si grand nombre. Depuis trois ans, leur présence est notée en relation avec les hivers plus humides que froids.Les escargots ont fait une apparition très remarquée ce printemps. Quelques ceps étaient blancs, tellement ces gastéropodes de petite taille étaient nombreux. Parfois, ils étaient plus présents près de la lisière des forêts ou à proximité des fossés. Dans la région nantaise, sur les parcelles les plus touchées, on dénombrait plus d'une dizaine d'escargots par cep. Mais, globalement, cela n'a pas engendré de préjudice. Les zones les plus atteintes restent très localisées. ' Les escargots seront surtout gênants pour les vignes de troisième feuille qui entament leur année de taille de formation ', précise Jean-François Allard, de la chambre d'agriculture de Cognac. Les gros escargots comestibles ont également été très présents ce printemps dans les vignes. Les vignerons se sont souvent demandés s'il fallait intervenir. Ne pas traiter pouvait laisser le champ libre à des gastéropodes très voraces. Mais la vigne récupérant rapidement, les vignerons sont rarement intervenus. Avec une période plus fraîche en avril, la vigne a marqué une pause dans sa croissance. Les escargots se sont alors délectés plus longtemps sur des jeunes feuilles. Les dégâts ont été d'autant plus impressionnants que l'arrêt de végétation a été marqué. Depuis, la vigne a bien repris. Seules les parcelles fortement colonisées par ces mollusques ont fait l'objet d'une intervention. Les appâts au sol n'étaient pas efficaces car épandus trop tard. Une fois montés sur les pieds de vigne, les escargots ne redescendent pas. En choisissant de traiter, le vigneron se heurtait à un problème plus délicat. Les auxiliaires sont aussi éliminés par l'unique produit autorisé en pulvérisation sur la vigne, le Metover à 1,5 kg/ha. Souvent, ce traitement a été déconseillé, uniquement dans le but d'épargner les typhlodromes. Les femelles sorties de leur hibernation se trouvant sur les deux à trois premières feuilles sont directement touchées par le traitement. Mais, d'après certains, s'il est effectué tôt au moment du débourrement, les femelles hivernantes sont encore protégées sous les écailles des bourgeons. Eu égard aux populations d'escargots, les vignerons se renseignent dès à présent sur les moyens de lutte pour l'année prochaine. ' Il faut surveiller les symptômes très tôt et observer les traces d'escargots au sol afin d'effectuer un traitement précoce. Les appâts devront être épandus avant qu'ils ne montent dans les ceps ', explique Jean-Louis Brosseau, de la chambre d'agriculture de Nantes. La meilleure lutte contre ces ravageurs est, bien sûr, de les ramasser lorsqu'ils sont comestibles. Les noctuelles ont aussi fait une apparition assez remarquée. Les dégâts s'aggravent souvent lorsque les adventices ont été éliminées de différentes façons culturales. Jean-Marie Balland, conseiller dans le vignoble du Centre, explique : ' Les chenilles ont sélectionné les bourgeons, quand cela n'avait pas déjà été fait à la taille. ' ' Il y en a d'autres, des bourgeons, ajoute un autre conseiller. Le cas le plus gênant, c'est lorsque les mange-bourgeons s'attaquent aux bourgeons de la base des plants en pépinière. '