La saison estivale a démarré sur des bases bien plus favorables que l'an dernier
Le mois de juin, ensoleillé, sec et venteux, n'a pas été très favorable à l'expression des maladies, et la situation, au début de l'été, était jugée saine. La pression de mildiou n'a pas été aussi importante qu'on le craignait. En Bourgogne, dans l'Aube, le Jura, où le champignon était agressif, et en Alsace en raison d'épisodes humides, il restait bien contenu. ' Le temps a permis de maintenir les cadences ', explique Pierre-Etienne Petitot, de la chambre d'agriculture de Côte-d'or.A quelques exceptions près, comme dans le Muscadet ou dans l'Anjou, la première génération de tordeuses a été elle aussi timide. ' Le mois de juin a été fantastique, très sec, avec du vent de nord. La végétation est magnifique, avec une belle surface foliaire ', décrivait Richard Planas, de la chambre d'agriculture de l'Aude. En revanche, le feuillage était jaunissant début juin en Champagne comme en côte de Beaune, mais cette chlorose, à quelques exceptions champenoises près, semblait s'atténuer en fin de mois. La floraison s'est souvent déroulée dans de bonnes conditions. Elle a été rapide en Champagne, dans le Var, en Bordelais ou en Charentes. En revanche, même si, malgré quelques parcelles coulardes, elle s'est bien déroulée à Fronton, elle s'est étalée sur quinze jours. ' Cette année, il n'y a pas d'irrégularité au sein des grappes, elles sont très homogènes ', note Elisabeth Carrère, de la chambre d'agriculture. La floraison a été plus longue en Bourgogne, où la coulure était plus importante qu'en 2000, sans que le potentiel de récolte en soit affecté. En Alsace, le muscat d'Ottonel a coulé, comme à l'accoutumée, et le gewurztraminer un peu également. Dans ce vignoble, on pouvait compter huit à dix jours de différence, selon les situations, entre les dates de pleine floraison. Jean Schwach explique cet écart par la nature des sols. La floraison a été plus précoce dans les sols légers, sableux, alors qu'elle est arrivée plus tardivement dans les terrains argileux. En Savoie, les stades étaient assez homogènes en Chautagne ou dans les Abymes, mais pas en combe de Savoie où, fin juin, des vignes commençaient à peine à fleurir, alors que d'autres atteignaient le stade de la fin floraison. Dans la moitié Sud, le potentiel, malgré de la coulure sur le grenache ou le merlot, paraît important. ' Il n'est pas faible ', jugeait un conseiller du Sud-Est, ' les appellations vont devoir éclaircir ', ajoutait son collègue du Var, ' il y a trop de raisins sur souche ', indiquait-on dans l'Aude, où la chambre d'agriculture organisait, le 12 juillet, une journée sur l'éclaircissage. Beaucoup plus au Nord, le potentiel paraissait tout à fait satisfaisant en Champagne ou en Bordelais. En Beaujolais, il était jugé légèrement supérieur à l'an dernier, alors qu'à Cahors, c'était l'inverse. ' Les vignerons auront moins de travail pour maîtriser les rendements ', estimait Francis Lafargue. A Fronton, le beau potentiel a été ramené à 60 hl/ha dans le cadre d'une campagne de maîtrise des rendements menée par le syndicat, qui s'appuie sur l'ébourgeonnage et l'éclaircissage, avec des contrôles à la parcelle. En revanche, dans les Pyrénées-Orientales, où le grenache a coulé sans que la situation soit catastrophique, le potentiel est seulement qualifié de correct, comme en Alsace, alors qu'en Muscadet ou en Anjou, il est en deçà de la moyenne.