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Un centenaire plombé par les marchés

La vigne - n°123 - juillet 2001 - page 0

Les relations sont tendues entre Jean Glavany et les coopératives, représentées par Denis Verdier.

L'ambiance était tendue à Bordeaux, lors du congrès annuel de la coopération vinicole, qui s'est tenu du 3 au 5 juillet. Un rendez-vous sous le signe du centenaire de la création de la première coopérative vinicole française, dans l'Hérault ; elles sont aujourd'hui 950. En Gironde, les 260 congressistes avaient en tête les difficultés économiques rencontrées sur les marchés. Le président Denis Verdier, coopérateur dans le Gard, n'y est pas allé par quatre chemins : ' La filière est entrée dans une crise structurelle. En dix-huit mois, nous sommes passés de l'euphorie au tréfonds sans vraiment s'y attendre. Nous devons nous serrer les coudes car les ferments de division sont grands, tous les vignerons, coopérateurs et autres négociants étant loin de ressentir la crise avec la même vigueur. ' D'ailleurs, le monde des appellations refuse de parler de crise. Les deux dernières grosses récoltes, la baisse de la consommation en France et la perte de parts de marchés à l'exportations sont les causes principales des difficultés actuelles.Les congressistes, de manière un peu illusoire, fondaient beaucoup d'espoirs dans la traditionnelle visite du ministre. Jean Glavany a tenu un discours ferme. Il a, en substance, demandé à la profession de se prendre en main et de balayer devant sa porte avant de frapper à la sienne pour demander des aides, rappelant les nécessaires réformes des rendements et des agréments. Par ailleurs, il a signalé : ' 800 MF auront servi à détruire 4 Mhl de vin français cette année pour rééquilibrer le marché. De plus, le climat à Bruxelles n'est pas de lancer des réformes coûteuses pour soutenir des marchés en déséquilibre. ' Les responsables professionnels des VDT et VDP, dont les marchés ont perdu près de 30 % en quelques mois, demandent en effet une ' réforme de la réforme ' de l'organisation commune de marché : une distillation (article 29) à prix modulé et le retour à une distillation obligatoire (article 30). ' On s'est emballé sur les qualités de cette OCM, mais elle n'a pas résisté à la première crise forte. ' A court terme, on prépare une rencontre avec la grande distribution accusée de se ' faire du gras ', les prix consommateurs n'ayant pas baissé, et un véritable statut pour les produits hors vins. De plus, le ministre a annoncé un plan pluriannuel d'adaptation de la viticulture, aux contours encore vagues, pour la fin de l'année. Il s'appuiera sur une ' contribution ' demandée à l'expert Jacques Berthomeau, le ' pompier ' de la viticulture hexagonale, qui a déjà oeuvré dans les Pyrénées-Orientales et dans les Charentes... mais qui ne rend jamais de rapports écrits ! ' Ce discours est une déception forte. Il appelle à ce que les radicaux issus de nos rangs agissent ', annonce un responsable, rappelant que de nombreux vignerons sont en difficultés, notamment chez les jeunes installés, et qu'il faut prévoir des mesures pour les aider à passer le cap. ' Le combat continue. ' Sur le fond, il reste beaucoup à faire aux coopératives. Mais nombre d'entre elles se ' croyaient arrivées ' et le retour de manivelle est cruel. Sur le front du paiement à la qualité, que moins d'une sur deux pratiquerait, il y a sûrement des orientations fortes à donner... Même ' défaillance ' sur le chantier des regroupements de caves. En fait, le ' social ' et ' l'économique ' sont très imbriqués et cela nuit aux analyses sereines. ' La pression de la base est forte ', ajoute-t-on, la contribution des jeunes lors du congrès l'a confirmée. On parle aussi de réinstaurer l'arrachage définitif.

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