ImprimerLe nombre d'exploitations et d'agriculteurs diminue, la surface moyenne des structures augmente et les formessociétaires gagnent du terrain.
Les services statistiques du ministère de l'Agriculture et de la Pêche ont réalisé le dernier recensement agricole au cours de cet hiver, douze ans après le précédent. Les premiers résultats donnent une vue globale de la filière. Les analyses plus fines ne seront disponibles qu'en fin d'année. Des informations ont cependant été diffusées (voir encadré). Le premier enseignement de ce recensement vient du nombre d'exploitations qui s'élève à 664 000 en 2000, contre plus de 1 000 000 en 1998 et près de 1 300 000 en 1979 (voir infographie). Les 393 000 exploitations dites professionnelles (1) représentent 60 % de l'ensemble et contribuent pour 95 % au potentiel agricole français.Corollaire logique de la diminution du nombre des exploitations, leur superficie et/ou leur cheptel moyen(s) progresse(nt). En 2000, les surfaces s'étendent sur 42 ha en moyenne, soit 1,5 fois plus importante qu'en 1988. La concentration des exploitations se poursuit et les structures de plus de 100 ha sont passées de 43 700 à 78 800 en douze ans. En 2000, 17 % des exploitations sont en société, contre 5 % en 1988, soit 115 000 structures sous forme sociétaire, contre 49 000. Cette croissance est essentiellement liée à la progression des EARL. Créées en 1985, on en dénombrait 1 500 en 1988 ; elles sont 56 000 en 2000, soit 14 000 de plus que les Gaec, qui ont, eux, enregistré un repli. Le succès des EARL s'explique par leur souplesse. En effet, elles peuvent être unipersonnelles, permettent l'association de conjoints et chaque associé ne supporte les éventuelles pertes de la structure qu'à concurrence du montant de ses apports. Par ailleurs, la surface moyenne est trois fois plus importante pour les sociétés (98 ha) que pour les exploitations individuelles (30 ha). Le nombre d'actifs permanents travaillant à temps plein ou partiel (hors salariés saisonniers ou occasionnels) a diminué de 35 % pour atteindre 1 319 000 personnes en 2000. Cette population est constituée à 90 % (soit 1 155 000) par la famille des exploitants et la diminution enregistrée est surtout le fait des femmes qui travaillent de plus en plus à l'extérieur. En 1988, deux conjoints actifs sur trois travaillaient sur les exploitations, contre la moitié en 2000. Les salariés permanents (10 % des actifs permanents en agriculture) sont 164 000 en 2000, en légère hausse depuis 1988. Il faut par ailleurs considérer que tous les actifs permanents ne travaillent pas à temps plein sur l'exploitation ; ils représentent 55 % des chefs d'exploitation et coexploitants, 24 % des conjoints et 62 % des salariés permanents. Les 1 319 000 actifs permanents fournissent ainsi 855 000 unités de travail annuel (UTA), soit l'équivalent de 855 000 personnes à temps plein sur un an. Sur ces 855 000 UTA, 718 000 viennent des actifs familiaux et 137 000 des salariés permanents. Il faut y ajouter 102 000 UTA réalisées par les saisonniers et les salariés des entreprises de travaux agricoles. Au total, la main-d'oeuvre salariée apporte 25 % du travail réalisé sur les exploitations, contre 16 % en 1988. En douze ans, le nombre de chefs d'exploitation et de coexploitants est passé d'un peu plus de 1 000 000 à 764 000, une baisse en rapport avec la diminution du nombre d'exploitations. Avec 53 % de moins de 50 ans en 2000 contre 43 % en 1988, on observe un rajeunissement de cette population. Mais cette évolution est davantage liée aux nombreux départs en retraite et pré-retraite qu'à l'arrivée de jeunes dans la filière. (1) L'exploitation agricole professionnelle emploie au minimum l'équivalent d'une personne à trois quarts de temps sur une année et atteint une dimension équivalant, en moyenne, à 12 ha de blé, huit vaches laitières ou 0,9 ha de vigne AOC.