Au cours des dix dernières années, de nombreux pays viticoles ont noté une progression des maladies du bois.
Les maladies de dépérissement, notamment l'esca, inquiètent de nombreux pays producteurs. Leur développement, au cours de ces dix dernières années, est souligné un peu partout. Parmi les explications avancées, on trouve la modification des modes de conduite, l'application insuffisante des mesures prophylactiques, mais aussi l'interdiction de l'arsénite de sodium, car contrairement à la France et au Portugal, de nombreux pays ont banni ce fongicide depuis longtemps.
' L'importance économique de l'esca a été confirmée par de récents sondages en Italie, avec des parcelles présentant jusqu'à 63 % de vignes infectées dans les Pouilles et jusqu'à 85 % en Toscane ', indiquait un orateur lors du premier colloque international sur les maladies du bois, qui s'est tenu à Sienne (Italie), en octobre 1999. L'Italie a interdit l'arsénite depuis 1989. ' Plus de 25 % du vignoble italien sont touchés, estime Anne Coutel, chez Calliope. Ce pays a même envisagé de réutiliser l'arsénite de sodium. ' De mauvaises langues ajoutent que face à ce que le journal Corriere del Chianti appelle ' le sida de la vigne ', certains Italiens n'hésitent pas à venir en France pour se procurer de l'arsénite de sodium.
La situation est préoccupante également en Grèce, où le taux de mortalité annuel dû à l'esca serait passé de 4 % en 1990 à 12 % en 1995, en progression chaque année, à l'exception de 1993. L'esca a été identifiée en Autriche en 1933, mais elle s'est étendue surtout ces dix dernières années. Les gels d'hiver particulièrement sévères, survenus entre 1985 et 1987, auraient favorisé une telle évolution. Selon une estimation réalisée dans la région de Kremstal en 1994, 1,3 % des souches extériorisait des symptômes. Mais le suivi de quatre vignobles pendant six ans a montré que la progression de la maladie pouvait être très préoccupante. Dans cet échantillon, le nombre de souches visiblement malades a progressé, en moyenne, de 2,7 % par an. Mais dans l'une des parcelles étudiées, la part de ceps malades est passée de 2 à 20 % en six ans.