Souples et efficaces, les contrats locaux d'objectifs se multiplient dans le Centre. La région subventionne, à hauteur de 25 %, les investissements qui répondent aux objectifs fixés par les professionnels lors de la signature du CLO.
C'est l'abréviation en trois lettres d'une subvention. Elle commence par un C... mais c'est beaucoup plus simple qu'un CTE. Le CLO (contrat local d'objectifs) a été mis en place par la région Centre, il y a une dizaine d'années, avec succès. L'esprit de cette aide est simple : identifier le maillon faible d'une filière agricole et lui donner un petit coup de pouce pour l'aider à franchir une étape dans le cadre d'un projet réfléchi. Lorsqu'une association de producteurs souhaite souscrire à un CLO, elle doit, en premier lieu, effectuer un diagnostic sur la situation : nombre de producteurs, pyramide des âges, nombre d'installés, les entreprises d'aval et de développement, les structures collectives et leur rôle, le descriptif du marché, ainsi qu'un état des lieux de l'emploi que représente la filière.
Une fois cette photographie réalisée, le comité de pilotage du projet - qui comprend des représentants de l'Etat et des professionnels - détermine un programme d'actions concrètes avec l'identification des maîtres d'ouvrage, la nature et le montant des investissements à réaliser et les plans de financement envisagés. Le CLO finance 25 % des investissements hors taxes, pour un montant minimal de 16 000 F hors taxes (soit 4 000 F hors taxes d'aide) avec un plafond de 70 000 F hors taxes par exploitant. La constitution du dossier est rapide : le vigneron envoie le devis et un RIB à la commission, qui se réunit tous les un ou deux mois.
' Le premier CLO a été signé en 1991 dans le vignoble de Quincy-Reuilly , se souvient Gilbert Hulin, conseiller en développement local à la maison du terroir de Lury-sur-Arnon (Cher). Ce vignoble était en déclin et le CLO a permis une remise à jour de l'équipement. La technicité générale du vignoble s'est ainsi visiblement améliorée. Le CLO a donné une véritable impulsion à la filière avec le lancement, entre autres, du suivi oenologique systématique. C'est maintenant devenu une habitude, même sans aide. Le second CLO, en 2000, vise à conforter les acquis. Son budget a sérieusement diminué (1,85 MF, contre 4,5 MF pour le CLO de 1991) et nous avons fait le choix de limiter les opérations individuelles au profit du collectif. Ainsi, seuls les jeunes installés bénéficient de l'aide à l'équipement des chais. L'un des objectifs du second CLO vise à mieux connaître notre terroir, grâce à la réalisation d'une étude, pour mieux adapter notre travail à nos potentiels. L'autre grand axe de développement concerne l'aménagement de points de vente avec des travaux dans les bâtiments. '
Le CLO de Touraine-Amboise, signé au début de l'année 2001, concerne potentiellement tous les vignerons de l'appellation ayant signé une charte viticulture durable, soit une vingtaine d'exploitations au total. Le budget du CLO s'élève à 1,84 million de francs pour trois ans. ' En plus de l'accès à des équipements individuels plus performants, la démarche du CLO incite à des actions collectives concertées avec les communes , précise Anne-Cécile Kaspryk, animatrice du CLO Touraine-Amboise. Le volet environnement du projet prévoit notamment la mise en place d'aires de lavage communales et celle de retenues laminaires dans les coteaux viticoles. '
Dans la jeune appellation des coteaux du Vendômois (Loir-et-Cher), le CLO signé en juillet 2000, a permis au syndicat de se doter de moyens de promotion. ' L'efficacité du CLO tient au fait que ce sont les vignerons qui gèrent les propositions dès le départ , commente Patrice Colin, ancien président du syndicat. Nous avons effectué une enquête auprès des producteurs pour connaître leurs besoins, puis nous avons axé le CLO sur deux objectifs : la communication et l'amélioration de la qualité et de la typicité de nos vins. ' Le succès du CLO s'explique probablement par l'absence d'idéologie, sa souplesse, la possibilité de rectifier les affectations en cours de route et beaucoup de pragmatisme. Puissent d'autres subventions s'inspirer de cette efficacité...