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Vieux vignobles de l'Ain

La vigne - n°127 - décembre 2001 - page 0

Vers 1820, un agronome attentif décrit le vignoble de l'Ain : couvrant 16 000 ha, il produit environ 500 000 hl de vins mal faits.

Au XIXe siècle, les vignobles de l'Ain, très étendus, paraissent mal conduits et donnent des vins mal faits. Dans ce département, on cultive des hautins et, plus généralement, des vignes basses. Les plants de mauvaise qualité, qui mûrissent trop tard et gèlent parfois avant la vendange, l'emportent. Çà et là, des pinots, noirs ou blancs, et des gamays sont plus précoces. Mais tout va dans la même cuve et on mêle les raisins encore verts et ceux déjà pourris, les raisins noirs et les blancs. Rarement une cuve est pleine dans la journée ; il faut parfois cinq à six jours de vendange pour la remplir, d'où des accidents de fermentation.

De plus, les vignes sont mal cultivées ; les hautins consomment beaucoup de bois et il reste peu d'échalas pour les vignes basses ; souvent, faute d'accolage, la vigne rampe sur le sol. Ce n'est que dans le Revermont, le Bas-Bugey en général, et la région de Cerdon que les vignes sont convenablement conduites. On plante en quinconce à 50 cm entre les plants, en mettant une poignée de cendre dans chaque trou. On plante aussi en fossés de 50 cm de profondeur et de 80 cm de large, en une double rangée sur chaque bord du fossé ; les fossés sont aussi distants de 80 cm. On arrive ainsi à mettre en terre 1 200 ceps à l'ouvrée de 5 ares environ.

On se contente de relever et de lier en touffes les jets autour des échalas, quand ils existent, en utilisant des brins de paille de seigle ; trop serrées, les grappes mûrissent mal. En général, on n'égrappe pas et on se contente de déverser les raisins dans la cuve. Ce n'est que lorsque la fermentation est commencée, parfois après plus d'une semaine quand il fait froid, que l'on entre dans la cuve pour fouler ; on décuve les vins rouges avant que la fermentation soit terminée et elle s'achève dans les fûts. On ne soutire qu'au printemps pour ne pas affaiblir les vins qui tournent souvent en été. On mèche rarement les fûts.
Il existe quelques bons vins, ceux appellés aujourd'hui vins du Bugey (VDQS). On les trouve à Virieu et à Cerdon, mais les crus de Manicle (réputé pour son pinot) et de Machuraz ont aussi une réputation solide. N'oublions pas que Brillat-Savarin, le grand gastronome, est natif de Vieu, commune où l'on vinifie le machuraz.


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