'La culture de la vigne en hautins n'est connue ou pratiquée que par une partie de l'arrondissement de Belley, et dans quelques cantons sur les bords de la Saône. Elle a l'avantage d'exiger moins de travail à main d'homme que celle des vignes basses, et de donner une plus grande quantité de vin ; mais elle exige une dépense assez considérable en bois pour son établissement et son entretien. Un autre avantage, c'est qu'on peut cultiver dans les intervalles que laissent entre elles les lignes ou treilles, du blé et des légumes de toutes espèces, suivant la nature des terrains, et cela d'autant plus aisément que l'écartement des lignes permet le transport des terres et des engrais par le charroi, et le labour à la charrue par les animaux. Les vignes en hautins donnent, à la vérité, un vin d'une qualité inférieure à celui des vignes basses ; mais si l'on cultivait dans les hautins des plants hâtifs, tels que les gamés noirs et blancs, on obtiendrait un vin supérieur en qualité à celui des vignes basses. Les vignes basses sont beaucoup plus multipliées dans le département de l'Ain que les hautins. Elles produisent, par cantons, des vins d'une excellente qualité, dans les années où la maturité est complète. Ainsi, les vins de Virieu-le-Grand et de Manicle ont parfois le spiritueux et la générosité des vins de la côte du Rhône ; ceux de Machuraz, de Cerveyrieu et de Culoz, la légèreté, la douceur et la flamme des vins de la Côte-d'Or. Mais ces vins seraient infiniment meilleurs si la plupart des vignobles, pour ne pas dire tous, n'étaient pas plantés d'une multitude de plants tardifs et de mauvaise qualité, qui mûrissent très tard et imparfaitement dans les années ordinaires, pourrissent sans être mûrs, et souvent sont frappés par les gelées d'automne qui altèrent singulièrement la qualité des vins. '
( Annales de l'Agriculture française , 1820,pages 148 à 151)