La reconversion progressive permet d'arracher et de replanter sur une durée maximale de quatre ans en percevant 7 500 /ha.
Vu la crise des vins de table et de pays, il fallait trouver une solution pour accélérer l'arrachage des cépages indésirables, tout en sachant que personne n'ose encore ouvertement (re)parler d'arrachage définitif. . et que les producteurs ont des trésoreries trop tendues pour replanter aussitôt.. Nos responsables l'ont trouvée : la reconversion progressive, projet que l'on dénommait auparavant ' arrachage temporaire ' ou ' jachère qualitative ' (lire La Vigne de décembre). Ici, le vigneron rentre dans un schéma de reconversion pluriannuel : il arrache immédiatement (liste des cépages à paraître) et replantera à sa convenance dans les trois années suivantes. La première année (n), il touchera une participation au coût d'arrachage de 310 euros/ha ; pendant trois ans (n + 1, n + 2, n + 3), il encaissera une compensation pour non-production de 920 euros/ha. La replantation devra se faire au maximum à n + 3, et il recevra une aide de 4 500 euros/ha.
Cette nouveauté est possible dès cette campagne et coexistera avec le système classique de la reconversion (arrachage et replantation simultanés). Au total, avec le système classique, on touche 4 500 euros/ha (29 500 F) ; avec la reconversion progressive, on passe à 7 500 euros/ha (49 200 F) maximum sur quatre ans. C'est la première fois dans notre secteur qu'un système permet le paiement d'une somme à un vigneron qui ne produit pas. ' Si un producteur ne replante pas au bout de la période, il devra tout rembourser. Ce n'est pas du tout un arrachage définitif larvé ', précise-t-on à l'Onivins. Et c'est l'office qui va devoir gérer ce nouvel outil, alors que la charge de travail des agents est déjà à la hausse avec la nouvelle OCM (organisation commune de marché) et que se profilent les 35 heures..., d'où des ' mouvements sociaux '.
Cette mesure structurelle, associée aux distillations, seront-elles suffisantes pour sortir de la crise ? Certains en doutent. ' L'arrachage définitif, traumatisant pour le Languedoc et abandonnée depuis plusieurs campagnes, n'est plus tabou , explique un représentant de l'Etat, qui fait mention de professionnels qui se sont exprimés oralement. Avec la nouvelle OCM, on pourra le gérer sans mitage. De plus, les droits ne seront pas perdus puisque reversés dans la future réserve nationale. '