Lors de la vendange 1999, 848 coopératives ont fonctionné. Elles ont produit 74 % des vins de pays et 38 % des AOC.
Comme le montre le tableau ci-dessous, le poids de la coopération vinicole est différent suivant les départements et le type de vin produit. Sur la vendange 1999 (dernières informations complètes disponibles), les caves coopératives ont produit 38 % des vins d'AOC, 74 % des vins de pays et près de la moitié des vins de table. Si l'on exclut les vins des Charentes, ce secteur représente la moitié de la production vinicole française. Ces chiffres nationaux cachent des différences très importantes d'un vignoble à l'autre. La production de vins corses est assurée à plus des trois quarts par des coopératives. En Ardèche, elles font 88 % des vins ! Le poids des coopératives est également essentiel (plus de 70 %) dans le Vaucluse, les Pyrénées-Orientales, le Gard et l'Aude. A l'inverse, le Val de Loire et la Touraine assurent moins de 15 % de leur production de vins par leur biais. En Aquitaine et en Champagne, elles représentent un peu plus d'un quart de la production. Dans ce dernier vignoble, les marques coopératives sont très développées : Nicolas Feuillate, Jacquart, Pannier, Veuve Devaux...
Dans le temps, on observe que le secteur tend à se concentrer. Cette évolution - bien connue dans les autres secteurs de la coopération agricole, notamment céréalière et laitière - touche de plus en plus le monde viticole. On dénombrait 1 071 caves en fonctionnement en 1990, contre 848 pour la récolte 1999. Cette baisse de 20 % s'explique notamment par les mouvements de rapprochement (fusion et création d'unions). Sur la même période, le nombre d'adhérents a diminué de 40 %, passant de 184 000 à 109 000. En revanche, la superficie du vignoble cultivée n'a baissé que de 8 % en dix ans. Quant au poids des coopératives dans la production nationale, il a peu évolué sur la dernière décennie : un peu plus du tiers des appellations (entre 39,5 et 38,4 %) et plus de la moitié des autres vins (entre 64,3 et 63,4 %).
Parmi les autres tendances appelées à se développer selon les analystes : les acquisitions de négoce. Comme cela s'est déjà vérifié dans les autres secteurs coopératifs, ces opérations permettent aux coopératives de développer des stratégies de filière de plus en plus fortes et de mieux faire face à la concurrence.