La campagne viticole 2000-2001, qui s'est achevée le 31 juillet, montre une nouvelle dégradation du marché des vins de table et de pays. Une demande peu active sur un marché encombré a provoqué un effondrement des ventes de VDT et VDP rouges. Dans le Languedoc-Roussillon, seule l'Aude enregistre une légère progression (5 %) par rapport à 1999-2000. Mais, comme le relève l'Onivins, ce solde positif est ' sans doute permis par des transferts de marché de VDT vers les VDP '. De leur côté, le Gard et les Pyrenées-Orientales plongent respectivement de 27 et 21 %. L'Hérault recule de 10 %. Tout au long de la campagne, le marché est resté lourd, plombé par le reliquat des stocks de 1999-2000.
Les mesures de distillation - 800 000 hl à 3,66 euros/hl (24 F) en janvier, puis 3 Mhl à 2,74 euros/hl (18 F) de moyenne annoncée en juin - n'ont pas permis d'enrayer la chute régulière des cours, de 12 % en VDT rouges et de 10 % en VDP rouges. Tous les départements du Midi sont touchés. La situation des blancs n'est pas meilleure. On note un net ralentissement sur le marché des vins de Cognac, compte tenu de la diminution des disponibilités. Les vins de Midi-Pyrénées ont connu une mévente d'environ 25 %. Le fléchissement des cours est plus significatif sur les VDT que sur les VDP. Les vignerons du jardin de la France (Val de Loire) tirent un peu mieux leur épingle du jeu, avec un recul maîtrisé des volumes (- 2 %) et des cours (- 3 %).
Le démarrage de la nouvelle campagne n'augurant rien de bon, beaucoup estiment que la situation devient explosive dans le Languedoc-Roussillon. La révélation d'un scandale de trafic sur les vins de table italiens revendus en VDP d'Oc pourrait mettre le feu aux poudres. Dans ce contexte, la France demande à Bruxelles l'autorisation de procéder à une distillation de crise à hauteur de 4 Mhl.