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Côtes, une cote en hausse

La vigne - n°128 - janvier 2002 - page 0

Coteaux du Lyonnais, côte roannaise, côtes du forez et côtes d'Au- vergne : outre leur proximité géographique, ces quatre vignobles du centre-est de la France ont en commun leur volonté de progresser en terme de qualité, tout en maintenant des prix raisonnables et stables. ' Dans les années 70, on ne produisait plus que 4 000 à 5 000 hl par an, se souvient Pierre Jomard, président de la fédération des vins des coteaux du Lyonnais. Et cette année, on passe au-dessus de la barre des 350 ha. ' Une réussite pour ce vignoble qui a bien failli disparaître.
Autres sujets de fierté : l'âge moyen des vignerons d'environ 35 ans, qui garantit l'avenir et apporte du dynamisme, et la bonne entente qui règne entre les indépendants et les coopérateurs, ce qui permet de mener à bien des dossiers communs, comme l'organisation de groupes de lutte raisonnée.
' Nous avons maintenant atteint un volume suffisant au niveau de l'appellation pour intéresser certains marchés. Nous faisons aussi des efforts pour maintenir la stabilité des prix. Cela nous a permis de nous positionner auprès du négoce malgré notre déficit d'image. Il semble que nous ayons trouvé la bonne adéquation volume/prix car nos clients restent fidèles ', explique Thierry Sautier, directeur de la cave de Sain-Bel. Pourtant, l'horizon n'est pas sans nuages et ' le projet de contournement de Lyon, s'il est maintenu en l'état, pourrait sonner la fin de notre appellation ', prévient Pierre Jomard. Les vignes sont en effet plantées le long d'un étroit ruban au milieu duquel passerait... la route. En plus de l'emprise de celle-ci, on redoute l'urbanisation qui ne manquera pas de se développer aux alentours. Trente-sept communes sont concernées. La fédération reste très vigilante sur la question mais, période préélectorale oblige, la tendance est plutôt à l'attentisme.

Dans les côtes du Forez, l'humeur est au beau fixe et on savoure l'accession au statut d'AOC depuis le 23 février 2000. ' Grâce à cela, nous avons décroché de nouveaux marchés et nous voyons désormais des acheteurs étrangers s'intéresser à nous ', se félicite Jacky Logel, président du syndicat. Dans cette appellation, 85 % des volumes sont produits par la cave coopérative et 15 % par six vignerons indépendants. ' La cave était pratiquement seule au moment de la demande d'AOC ; un point négatif aux yeux de l'Inao. C'est donc elle qui a aidé des vignerons à s'installer : ceci explique nos bonnes relations ! ' Un plan intégré de développement agricole (Pida) devrait être signé dans les mois à venir. Le volet communication permettra d'améliorer l'image du vignoble dans la région et de se faire connaître à l'extérieur. Il est prévu de valoriser les efforts réalisés en lutte raisonnée. Un autre volet concerne la restructuration du vignoble et l'aide pour les jeunes à s'installer. ' Il y a 170 adhérents à la cave coopérative avec une moyenne d'âge élevée. Lorsqu'ils cesseront d'exploiter, il faut que des jeunes puissent s'installer. Car si nous ne cherchons pas à augmenter la surface du vignoble, nous ne voulons pas pour autant en perdre ', observe Jacky Logel.
Une préoccupation similaire anime le vignoble voisin de la côte roannaise. ' Les techniciens sont en train de recenser les exploitants bientôt en retraite pour connaître leurs projets et, éventuellement, les aider à préparer leur succession ', explique Robert Sérol, président du syndicat. L'appellation, qui compte aujourd'hui 200 ha plantés - sur les 1 700 ha délimités ! - se développe en douceur. ' Nous souhaitons notamment que les exploitations existantes puissent s'étoffer afin d'améliorer leur rentabilité ', ajoute le président. En 2002, la maison des vignerons devrait voir le jour dans l'ancienne gare de Renaison. Elle abritera un petit laboratoire, une salle de réunion et un bureau.
Dans les côtes d'Auvergne, 2000 a marqué un tournant. ' Pour la première fois, la surface revendiquée en AOVDQS a cessé de diminuer et a même augmenté ', se réjouit Jean-Pierre Pradier, président du syndicat. Un plan sur cinq ans a été adopté avec le conseil général début 2001 pour doper la filière, aider à la restructuration du vignoble et à l'équipement des caves. Grâce à cette aide, un animateur technicien sera embauché d'ici peu sous la tutelle de la fédération, structure rassemblant les acteurs de la filière viticole. L'animateur aura notamment pour tâche l'élaboration du cahier des charges de production, indispensable à l'avancée de la demande d'AOC déposée en 1986.

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