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Une mise aux normes moins coûteuse en se regroupant

La vigne - n°129 - février 2002 - page 0

Les vignerons en cave particulière ont tout intérêt à se regrouper pour traiter leurs effluents. Une étude collective informe sur les nombreuses solutions individuelles. Certaines subventions s'obtiennent si 80 % des effluents sont concernés par une demande commune.

En Anjou, la dernière grosse installation vient d'être inaugurée en janvier 2002. Elle finalise dix années de travail et près de 4 millions d'euros (26 millions de francs) investis. Entre 85 et 90 % des effluents sont désormais traités dans cette région. Ailleurs, les vignerons sont loin de ce chiffre, mais ils oeuvrent pour l'atteindre. Le traitement des effluents vinicoles n'est pas qu'une charge supplémentaire supportée par les vignerons, c'est aussi un état d'esprit qui doit évoluer.
Dans la mise aux normes des entreprises vinicoles, tout débute avec la mobilisation de la profession et, surtout, un changement des mentalités. Ce n'est plus uniquement le risque de ne pas répondre aux nouvelles exigences de la Police de l'eau qui motive les vignerons, mais une volonté de produire proprement. ' Tous les vignerons veulent s'adapter aux nouvelles normes en même temps, à un tel point que l'association a parfois des problèmes pour suivre ', déclare Gabrielle Guimont, à la Fédération des associations viticoles du Loir-et-Cher.
Les effluents des caves peuvent être traités de différentes manières. Chaque cave est un cas particulier. Soit la station d'épuration communale est dimensionnée pour supporter les apports en période de vinification. Les communes mettent alors en place des conventions de six ans avec les caves. C'est le cas sur des villages d'Alsace et de Touraine. Soit la station ne peut pas absorber ces excès ponctuels d'effluents. Les vignerons doivent alors les stocker. Ils les déverseront de façon homogène tout au long de l'année. Au pire des cas, les caves s'équipent de leur propre système de traitement, qu'elles partagent parfois avec d'autres. Avec un effort individuel pour limiter la quantité d'eau rejetée, on réduit le dimensionnement, et donc le coût de l'installation. Souvent, la solution la plus simple est d'utiliser la capacité d'épuration des sols agricoles. Il s'agit d'un épandeur mobile ou fixe envoyant une quantité d'eau déterminée sur des parcelles agréées à cet effet. Mais avant de choisir entre ces différentes possibilités, les vignerons font appel à des cabinets d'études afin de déter- miner lesquelles sont les plus adaptées à chaque cas.
En Côte-d'Or, un état des lieux des installations et des études déjà effectuées était nécessaire. Un audit, qui a duré six mois, vient de se terminer. Il analyse les besoins des caves qui ne sont pas encore équipées. En Touraine, les dernières études devraient aboutir en 2003. Sur cette région, il a fallu découper les zones, par appellation, par secteur d'appellation, ou par commune. Dans le Beaujolais aussi, des bassins versants ont été identifiés. Un contrat pour le traitement des effluents vinicoles vient d'y être signé. C'est le coup d'envoi d'une longue démarche, dont le budget prévisionnel dépasse les 16 Meuros (106 MF).

En travaillant ensemble, les vignerons sont plus sûrs d'obtenir des subventions. Ces dernières couvrent l'étude préalable et les travaux. En Touraine, l'Agence de l'eau accorde une aide de 50 % si 80 % des effluents d'une zone sont concernés par la démarche collective. On estime qu'une exploitation viticole dépense, en moyenne, 400 euros (2 624 F) pour l'étude préalable des aménagements. Ce prix est environ le même quelle que soit la taille de la cave. L'étude est aussi longue et onéreuse, qu'il y ait un petit ou un grand volume d'effluents à traiter.
Des subventions sont également prévues pour la réalisation des aménagements. Les solutions proposées par les cabinets doivent être validées par la DASS et la DDA dans l'année qui suit la fin de l'étude. Ces organismes transmettent leur avis favorable à l'Agence de l'eau, au Conseil général ou aux autres organismes versant les aides. Les vignerons de Touraine auront, à nouveau, une année pour réaliser les travaux et obtenir les remboursements en présentant les factures acquittées. L'association encourage les vignerons qui ne sont pas sûrs d'effectuer des travaux d'aménagement, à remplir tout de même leurs dossiers. Il faut parfois plus de deux ans, après l'instauration d'un arrêté préfectoral sur l'eau, pour que les vignerons soient aux normes. Mais la Police de l'eau est indulgente. ' Cette exigence arrive en douceur dans les chais ', signale un professionnel. Et les aides sont là pour inciter les vignerons à passer à l'acte.



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