Les notions d'aptitude et de durée de vie limitée font leur apparition dans le nouveau décret.
Le décret de décembre met en place deux nouvelles dispositions : le certificat d'aptitude et la notion de durée de validité limitée d'un agrément. La mise en place du certificat d'aptitude est obligatoire pour les vins mousseux et pétillants. Pour les autres vins d'appellation, c'est une possibilité facultative que l'on peut intégrer ou non au décret d'appellation. Cette notion est particulièrement utile pour les vins à élevage long. Le certificat d'aptitude est délivré dans les mois qui suivent la récolte. Il confirme que les conditions de production ont été respectées et, éventuellement, que les examens analytiques et gustatifs sont satisfaisants. L'agrément se déroule après l'élevage.
L'appellation Saint-Emilion grand cru (Gironde) a mis en place un agrément à deux vitesses depuis longtemps. La première dégustation permet de s'assurer que le vin est apte au vieillissement. Si ce n'est pas le cas, le vin peut être présenté aux agréments en AOC Saint-Emilion. ' Le certificat d'aptitude du saint-émilion grand cru 2000 a été passé avant le 31 juillet 2001. L'agrément définitif aura lieu entre janvier 2002 et juillet 2003. Pour beaucoup d'entre nous, ce vin est vendu, bien qu'il soit toujours dans nos caves et pas encore agréé. Cela nous oblige à faire preuve d'une grande vigilance dans le suivi de l'élevage. C'est d'ailleurs bien l'objectif poursuivi, car il est probable que si l'agrément était déjà chose acquise, certains feraient preuve de moins de sérieux ! ' reconnaît un responsable professionnel.
Depuis le millésime 1997, l'appellation Château-Chalon (Jura) délivre elle aussi un certificat d'aptitude, dans l'année suivant la récolte, après analyse et dégustation, et sous réserve du respect des conditions de production. L'agrément est, lui, repoussé après les six années de vieillissement afin de se situer au plus près de la mise en marché, et de détecter les vins qui auraient ' mal tourné ' pendant ce long et délicat élevage.
En Alsace, les modalités de l'agrément des vendanges tardives (VT) et sélection de grains nobles (SGN) changent. Jusqu'à présent, l'agrément en AOC Alsace se faisait en avril de l'année suivant la récolte. Pour utiliser les mentions VT ou SGN, on repassait un agrément dix-huit mois après la récolte. Désormais, le premier agrément en AOC Alsace est remplacé par le passage du certificat d'aptitude, qui sera suivi un an plus tard par l'agrément définitif. Les vins ne pourront donc plus venir automatiquement sur le marché des alsaces. Ceux qui n'obtiendront pas l'aptitude en VT ou SGN devront repasser un agrément en AOC Alsace.
La notion de durée de vie limitée du label existe déjà pour les AOVDQS. Pour eux, le label est valable un an, voire moins si le syndicat en décide ainsi. Les vins non conditionnés au bout de ce délai doivent repasser. Ce système permet d'éliminer les vins qui auraient mal vieilli. En AOC, pour le moment, seule l'appellation Bourgueil (Touraine) semble intéressée. ' Depuis cinq ans, nous avions mis en place, au début du mois de septembre, un contrôle qualitatif sur les volumes de la récolte précédente restant en vrac dans les caves. Nous faisions une analyse et une dégustation comme pour l'agrément et, en cas de problème, l'Inao pouvait envoyer des avertissements. Actuellement, nous étudions la notion de certificat 'caduque', mais cela pose beaucoup de problèmes pour la mise en oeuvre. '
En effet, comment être sûr que tous les volumes en vrac seront contrôlés ? Quid des volumes vendus en vrac au négoce ou à des grossistes français ou étrangers ?