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Après plusieurs mois de travail, le décret arrive enfin

La vigne - n°130 - mars 2002 - page 0

Le décret sur l'agriculture raisonnée devrait sortir avant les élections. Il va enfin offrir un cadre juridique à cette pratique, cadre qui lui faisait cruellement défaut.

La grande distribution l'a très vite compris : une étiquette ' Agriculture raisonnée ' permet de mieux vendre. Ces dernières années, une multitude de cahiers des charges ont fleuri, plus ou moins sérieux, plus ou moins encadrés. Face à cette prolifération, l'Etat agit enfin et devrait, au travers d'un décret annoncé pour fin mars, donner une définition de l'agriculture raisonnée, afin d'organiser, de développer, mais aussi de protéger cette pratique. Ce texte déterminera également les conditions d'utilisation de la mention ' agriculture raisonnée '. Plus de deux ans après la publication du rapport Paillotin, demandé par le ministre de l'Agriculture, les travaux aboutissent enfin. Dans ce document, l'ancien président de l'Inra indiquait que l'agriculture raisonnée devait devenir un standard de l'agriculture française et européenne. Aujourd'hui, dans ses orientations qui vont servir de base à la rédaction du décret, le CSO (Conseil supérieur d'orientation et de coordination de l'économie agricole et alimentaire) va plus loin que les préconisations de Guy Paillotin. Il tient compte non seulement des pratiques agricoles plus respectueuses de l'environnement, mais aussi des risques sanitaires, des conditions de travail, de la biodiversité et des paysages. Il insiste sur la formation et l'information des exploitants et de leurs salariés.

Comme l'évoquait Guy Paillotin, cette démarche de l'agriculture raisonnée doit rester volontaire. ' La protection de la nature ne peut être assurée par la seule réglementation ou l'augmentation du prix des intrants. La voie qu'il faut encourager est celle de l'engagement volontaire et raisonné du maximum d'agriculteurs au service de l'environnement. ' En effet, l'impact sur l'environnement ne peut être réel que si la majorité des agriculteurs intègre cette démarche.
Mais pour être crédible, pour que l'agriculteur puisse communiquer sur la notion d'agriculture raisonnée, il faut qu'un organisme extérieur certifie que l'exploitation, dans sa globalité, répond à cette démarche. Conformément aux conclusions de Guy Paillotin, le CSO a prévu que l'agriculteur, s'il le souhaite, pourra demander la qualification de son exploitation au titre de l'agriculture raisonnée.
Les organismes certificateurs s'appuieront sur un référentiel, partiellement présenté dans ce dossier. Il contient un volet national, mais sera complété par des volets régionaux. Il est donc évolutif et voué à devenir de plus en plus exigeant. Après sa lecture, certains trouvent que la barre est placée trop bas, d'autres la jugent trop haute. Thierry Coulon, à l'ITV, est plutôt agréablement surpris. ' Les premières moutures allaient moins loin. Tel qu'il se présente aujourd'hui, le référentiel se situe à mi-chemin entre le socle commun de la filière viticole en matière d'agriculture raisonnée, élaboré conjointement par l'Onivins, l'Inao et l'ITV, et le référentiel national pour la production intégrée de raisins de l'ITV. '
Reste à savoir comment ce nouveau texte se mettra en place et s'articulera avec les cahiers des charges existants, car notre filière, comme d'autres, n'a pas attendu la sortie du décret pour plancher sur le sujet.









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