Surfaces, encépagement, organisation de l'exploitation : sur ces trois points, les résultats du recensement agricole nous éclairent sur l'amont de notre filière.
Le recensement général de l'agriculture, qui a eu lieu d'octobre 2000 à février 2001, a permis de collecter de nombreuses données sur la viticulture française ; le dernier exercice du genre remontait à 1988. Le ministère de l'Agriculture, à travers Agreste, son service statistique, les distille peu à peu (1). En 2000, la France compte 876 000 ha de vignes, soit - 5 % par rapport à 1998. C'est l'une des filières agricoles qui résiste le mieux en terme de pertes de surfaces. Rappelons que l'agriculture française a vu disparaître 740 000 ha en douze ans. Pour la vigne, sans surprise, c'est le Languedoc-Roussillon qui subit les plus grandes baisses (- 17 %), devant la Corse et Midi-Pyrénées. Au total, 110 000 exploitations viticoles commercialisent ou livrent à une coopérative un produit de la vigne, soit un tiers de moins qu'en 1998. Si, comme dans le reste de l'agriculture, la tendance est à l'agrandissement, un quart des exploitations viticoles françaises ont encore moins de 1 ha ! De nombreux coopérateurs sont doubles actifs, et en appellation, notamment en Champagne, on parvient à dégager de beaux revenus sur cette surface.
Concernant l'encépagement, c'est le chamboulement depuis 1998 : en explosant dans le Languedoc, le merlot, cépage historique à Bordeaux, a progressé de 69 % et couvre désormais plus de 100 000 ha. C'est l'une des données clés du changement du paysage viticole français. Le carignan recule de 43 % et le grenache progresse de 10 %. En 2000 comme en 1998, 1 ha sur 5 a moins de dix ans. Le cabernet sauvignon et la syrah progressent également. Pour les blancs, l'ugni, cépage essentiellement charentais, reste leader malgré une perte de 12 %. Le chardonnay et le sauvignon, tirés par la tendance des vins de cépage, sont en forte progression.
Concernant l'organisation des exploitations, 48 % des raisins produits en France sont vinifiés en caves particulières (elles sont 38 000 au total), 45 % en caves coopératives et 7 % font l'objet de ventes de vendange fraîche. Par ailleurs, et c'est une première statistique, 61 % des surfaces de vignes hexagonales sont vendangées à la machine (44 % des exploitations y ont recours). 94 000 exploitations sont en faire-valoir direct, mais elles ne couvrent que deux tiers des surfaces. Si le terme ' bio ' est très, voire trop médiatisé, cette pratique ne décolle pas du tout : à peine 821 exploitations pour 9 657 hl.
(1) Voir également le site : www.agreste.agriculture.gouv.fr