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Plaies de taille : une protection laborieuse

La vigne - n°130 - mars 2002 - page 0

Prophylaxie et protection des plaies de taille demeurent les seules armes à la disposition des vignerons pour lutter contre l'esca et l'eutypiose.

'Trop contraignant, trop lourd en temps, trop cher, pas forcément efficace, donc rebutant. ' Voilà comment est vu l'Escudo (DuPont) par les vignerons. Il n'est donc pas étonnant qu'il soit si peu employé préventivement pour limiter les contaminations par les champignons responsables de l'esca et de l'eutypiose. Pourtant, DuPont ne doute pas de l'efficacité préventive de son produit sur les ceps sains. Des vignerons reporteront sûrement le surcoût de son emploi sur le prix de leurs bouteilles.
Dans la majorité des vignobles, la protection des plaies de taille est anecdotique. ' Durant ces dix dernières années, les vignerons n'ont pas protégé les plaies. Cette année, ils font une grosse impasse ', indique un conseiller dans l'Indre-et-Loire. En Alsace où ce produit était assez souvent employé, la tendance est plutôt à l'abandon. ' Ceux qui l'ont utilisé chaque année dénombrent le même taux de mortalité qu'ailleurs ', explique Jean Schwach, à la chambre d'agriculture du Haut-Rhin.
Dans le Centre, la Sicavac a effectué un sondage. La moitié des vignerons ayant répondu à l'enquête déclarent utiliser ce produit. On y soigne plus précisément les jeunes parcelles afin de freiner leur contamination. De façon générale, sur les parcelles plus vieilles et déjà atteintes, on considère que ce n'est plus vraiment la peine de protéger les plaies. Très rares sont les vignerons qui protègent systématiquement toutes les plaies dans toutes leurs parcelles. Plusieurs façons d'opérer se présentent : badigeonner au fur et à mesure que l'on taille, ou s'organiser de telle sorte qu'une personne ne fasse que le badigeonnage, après le passage des tailleurs.

La prophylaxie est finalement la meilleure façon de lutter contre l'esca. Il s'agit de s'habituer à marquer les pieds présentant les symptômes pour les arracher et les remplacer. Certains conseillers insistent sur le besoin de remplacer les pieds malades, surtout dans les jeunes parcelles. Cela demande de l'anticipation et de l'organisation. ' On évite ainsi de déplorer 15 à 20 % de manquants quand la parcelle approche des vingt ans ', insiste un conseiller.
La peur de voir extérioriser les symptômes est présente dans tous les vignobles. Grâce aux traitements de l'année dernière, la maladie devrait être encore limitée. ' Cela sera pire les années à venir ', regrette un conseiller.
En attendant les mesures de récupération des stocks d'arsénite de sodium, certains s'aventurent à l'utiliser malgré son interdiction. ' Les vignerons doivent prendre soin à l'employer le week-end, sans le faire effectuer par un salarié ', indique un conseiller en viticulture. ' Certains vignerons ne semblent vraiment pas au courant de son interdiction ', s'étonne un autre. ' Ceux qui l'utilisent ne s'en vantent pas ', souligne un dernier. Tout cela malgré les annonces de contrôles plus fréquents par la Protection des végétaux.

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