Contrat de maintenance ou non, les fabricants soignent de plus en plus le service après-vente de leurs matériels. La prévention des pannes est de mise.
C'est toujours quand on en a le plus besoin qu'un matériel tombe en panne. Pour y remédier et éviter de réelles difficultés, de nombreux fabricants proposent des services de maintenance. Cela concerne les pressoirs, les pompes, les groupes de froid, ou encore les chaînes de mise en bouteilles et d'étiquetage. Les constructeurs vérifient les matériels en cours d'année. Il s'agit soit de véritables contrats de maintenance, soit de visites ponctuelles proposées par les fabricants et demandées par l'utilisateur. ' Ce n'est pas notre métier de réparer tous ces matériels , rappelle un vigneron. Leur technicité est d'ailleurs de plus en plus poussée . '
Sachez aussi qu'une panne ou une casse, lorsqu'elle intervient en période de forte activité, n'est pas facile à réparer. Elle nécessite des pièces de rechange spécifiques et une main-d'oeuvre qualifiée. La réparation peut être retardée pour des problèmes de logistique (difficulté d'accès du matériel qui doit être sorti de la cave).
Les contrats de maintenance au sens strict sont peu demandés et peu concrétisés. Ils sont formulés en fonction du type de matériel, du nombre de passages annuels et des pièces systématiquement changées. Leur remplacement est compris dans le prix du contrat. Les pièces supplémentaires à changer feront l'objet d'un devis. Après accord du vigneron, le technicien devra généralement revenir pour les changer. Souvent, les visites sont demandées par le vigneron qui n'a pas de véritable contrat de maintenance. Mieux vaut profiter de la discussion fixant la date de visite pour faire part des observations concernant le matériel. Le technicien saura quels sont les points à vérifier de plus près. Quelle que soit la formule adoptée par le vigneron, la fréquence optimale des visites des techniciens est variable. Tout dépend des durées d'utilisation du matériel et de sa sensibilité.
Les visites de routine se font en période creuse. Pour les pressoirs, les vignerons font appel à leurs fournisseurs au printemps et en été. En effectuant ces contrôles plus tôt, le vigneron craint, à juste titre, qu'il y ait un laps de temps trop important entre la visite d'entretien et la date de remise en route. En revanche, les constructeurs font part de difficultés pour assurer un maximum de visites durant l'été. En contrepartie, en période de vendanges, cela réduit le nombre de pannes. ' Nous pouvons limiter le nombre de techniciens sur le pied de guerre pendant les vendanges ', avoue un fabricant de pressoirs. ' Malheureusement, les vignerons ont plus tendance à appeler au secours lorsqu'une machine tombe en panne ', observe un constructeur. Pour d'autres, la maintenance devient de plus en plus préventive, au détriment des interventions curatives. Les machines auraient moins de pannes, mais des défauts d'entretien génèrent encore trop de problèmes. Mais il n'y a pas que les visites régulières pour assurer la maintenance de matériels. Gaï (Var) organise depuis quatre ans des visites impromptues. C'est un service de prévention et de conseil gratuit, chez les utilisateurs de leurs chaînes de mise en bouteilles. En discutant avec eux, le technicien pourra révéler des problèmes éventuels. Cela permet de rappeler certaines règles de bonne utilisation, que le personnel peut avoir oubliées depuis les consignes données lors de l'installation. ' C'est un plus en conseil et en prévention ', explique Philippe du Lac de Gaï. C'est aussi un moyen d'obtenir des informations de la part des utilisateurs : demande de révision, besoin d'entretien, modification d'un fonctionnement...
L'entretien des matériels de cave est plus difficile en raison de leur utilisation épisodique. Pour assurer leur bon redémarrage, des fabricants proposent un service de ' mise en sommeil '. C'est le cas des pressoirs Fabbri, que l'on fait ' hiberner ' dans les meilleures conditions. L'entretien se fait alors que le pressoir n'est pas encore grippé, qu'aucune rouille ne s'est formée, à l'automne et non au printemps. ' Ensuite, une remise en route une semaine avant les vendanges est idéale ' explique Damien Demongeot, chez Fabbri.
En respectant la cadence des contrôles, le vigneron peut éviter les incidents, même si des pannes peuvent toujours se produire. L'impact psychologique rassurant de la maintenance n'est pas négligeable.