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Des commissions de 'suivi des conditions de production'

La vigne - n°132 - mai 2002 - page 0

Elles sillonneront les parcelles dans un but pédagogique pour apprécier le potentiel de production de la vigne.

La création de commissions techniques de ' suivi des conditions de production ' constitue l'un des piliers de la réforme des rendements. Mises en place par chaque syndicat d'AOC, elles devront être agréées par l'Inao. Elles auront pour mission d'examiner, à la parcelle, le respect des conditions de productions définies par l'appellation d'origine : l'état cultural de la vigne - à savoir son état sanitaire et l'entretien de son sol - et la production potentielle de raisin au regard du rendement agronomique maximal (RAM).
Ces commissions seront composées de vignerons - si possible de communes éloignées - et de techniciens. ' La création de ces commissions apporte une base légale pour pouvoir intervenir avant la récolte et sur la vigne, précise Christian Béchet, directeur adjoint de l'Inao, chargé du comité vin. Jusqu'ici, le vigneron déclarait son rendement le 25 novembre, moment auquel il n'était plus possible d'intervenir. ' La commission n'a qu'un rôle consultatif et pédagogique. Seul l'agent de l'Inao peut établir un constat, qui peut avoir pour conséquence ultime le déclassement de la parcelle. Dans les faits, les agents de l'Inao circuleront le plus possible avec les commissions, l'objectif étant avant tout dissuasif et pédagogique.

La mise en place de commissions de contrôle est déjà effective dans quelques appellations qui avaient devancé la réforme. C'est le cas, par exemple, de l'AOC Château-Chalon, dans le Jura, ou Bonnezeaux et Anjou villages Brissac, dans le Maine-et-Loire, ou encore Fronton, dans le Tarn-et-Garonne.
Depuis la mi-février 2002, tous les syndicats d'appellation réfléchissent à la mise en oeuvre de ces commissions. L'AOC Corbières est particulièrement dynamique sur ce point. ' Nous avons commencé à réfléchir aux commissions à la lecture des propositions de réforme en 2001 ', précise Jean-Pierre Thène, directeur technique du syndicat. Le 18 mars dernier, un courrier a été envoyé aux conseils d'administration des coopératives ainsi qu'aux trois cents caves particulières de l'AOC pour leur proposer de participer aux commissions. Le taux de retour a été très encourageant, avec une centaine de réponses positives. Les premières visites ont eu lieu début avril, avec des commissions composées de deux vignerons - dont un de la commune au titre de ' guide ' -, d'un technicien et d'un agent de l'Inao. '
Alors que certaines AOC feront probablement le choix de coupler les visites ciblées aux visites aléatoires, ce syndicat a décidé de contrôler toutes les parcelles des communes tirées au sort, ' afin d'éviter un climat de suspicion, précise Jean-Marie Sanchis, président de l'AOC Corbières et également membre du comité national de l'Inao. Nous sollicitons les professionnels pour favoriser les échanges et la co-responsabilité. ' L'ensemble des parcelles de dix à douze communes devraient être contrôlées cette année, tous les vignerons des communes concernées recevant un courrier annonçant le contrôle, co-signé du président du syndicat et du chef de centre de l'Inao. Sur le terrain, la commission remplit une grille de notation sur l'encépagement, le respect de la taille, le palissage et l'état cultural avec cinq appréciations possibles : vigne abandonnée, vigne seulement taillée, mauvais, convenable, bon. Si la vigne n'est pas taillée, l'Inao peut déclasser la parcelle une année. Si la taille n'est pas conforme, le vigneron a quinze jours pour rectifier le tir. De même, si l'état cultural n'est pas satisfaisant, le vigneron est inviter à apporter des corrections rapidement.

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