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archiveXML - 2002

Un marché porté par le tourisme

La vigne - n°132 - mai 2002 - page 0

Aux Caraïbes, les consommateurs de vin sont surtout des touristes. Suivant les pays, cela va des premiers prix au haut de gamme (ici, un magasin où l'on vend du vin en République dominicaine).

Mosaïque de petits Etats(1), les Caraïbes ne paraissent pas représenter un débouché important. Mais mises bout à bout, leurs importations en font notre 22 e client pour les spiritueux et le 23e pour les vins, sans compter la Guadeloupe et la Martinique. En 2001, chiffres officiels, nos exportations sur cette zone ont atteint 13,7 Meuros en spiritueux et 16,5 Meuros en vins.
Mais une forte proportion des achats de la zone transite par Miami (Floride, Etats-Unis). C'est, par exemple, le cas des expéditions du négociant bourguignon Louis Jadot. ' Pour avoir une idée juste, il faut multiplier les chiffres par deux ou trois ', estime Hervé Henrotte, du CFCE (Centre français du commerce extérieur) à Paris. Ce qui place les Caraïbes vers le 15 e rang de nos clients, pour 32 millions d'habitants. ' Un marché qui se développe ', note Ludovic Fradin, spécialiste de la région chez le négociant girondin Cheval Quancard.
Mais, hormis dans les Antilles françaises ou parmi les élites, les locaux consomment plutôt de la bière ou du rhum et cet essor est très lié au tourisme, les Bahamas accueillant par exemple 3 millions de visiteurs par an pour 260 000 habitants. Les principaux débouchés sont donc l'hôtellerie, la restauration, les duty free et le catering car de nombreux bateaux de croisières y font escale. ' D'où un marché sensible aux aléas touristiques, dit Ludovic Fradin. De fait, nos ventes ont fléchi en 2001 (attentats du 11 septembre). '
En outre, le marché est façonné par le pouvoir d'achat de ces vacanciers. ' La région est très segmentée et l'on y vend de tout ', explique l'opérateur bordelais. Les milliardaires séjournant à Saint-Barth, les Bahamas, les Bermudes ou les îles Caïman consomment des grands crus alors que c'est le bas de gamme qui prédomine à Cuba ou en République dominicaine. ' Là, c'est le Bag-in-Box qui prime ', déclare Jean Labat, chez Castel, l'un des poids lourds du négoce en France. Enfin, ce sont les vins de milieu de gamme qui se vendent le mieux en Jamaïque et dans les Antilles néerlandaises ou françaises. ' La Guadeloupe et la Martinique sont des marchés très concurrentiels, où les acheteurs font attention au prix ', précise Diane Flamand, chez Barton et Guestier, négociant girondin.
Référence en haut de gamme, les vins français doivent affronter des concurrents différents selon les Etats : chiliens, espagnols et italiens en République dominicaine, américains aux Bahamas... Des différences imputables aux liens historiques ou culturels et à la provenance des touristes.
Pour pénétrer ces marchés des Caraïbes, il faut trouver le bon interlocuteur, l'importateur pouvant se trouver aussi bien sur place qu'à Miami, voire à Londres pour les Etats du Commonwealth. ' Et il faut être vigilant sur le paiement et le relationnel, car certains de ces pays ne sont pas couverts par la Coface ', prévient Ludovic Fradin.

(1) Antigua et Barbuda, Antilles néerlandaises, Aruba, Bahamas, Barbades, Bermudes, Cuba, Dominique, Grenade, Haïti, Iles caïmans, Iles vierges américaines, Iles vierges britanniques, Jamaïque, République dominicaine, Saint-Kitts et Nieves, Saint-Vincent, Sainte-Lucie, Trinitad et Tobago, Turks Caiques.

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