Les Chiliens se sont engagés à ne plus utiliser à terme les indications géographiques européennes.
Le 17 mai, un accord portant sur le libre-échange des marchandises a été signé entre le Chili et l'Union européenne. Il devrait prochainement être ratifié par les Etats membres. En marge de cet accord - très important pour le Chili car l'Europe représente plus de la moitié de ses exportations -, des négociations ont été menées sur le plan viticole. L'objectif était d'obtenir l'abandon de l'utilisation de nos AOC, ce que le Chili a accepté d'ici à cinq ans à l'exportation et d'ici à douze ans sur son territoire.
De son côté, l'Europe autorise ce pays à commercialiser des produits avec la mention ' château ' ou ' grand cru '. Cette autorisation n'est pas du goût des producteurs de vin de table et de pays français qui s'étaient vus refuser cette mention, uniquement réservée aux vins AOC.
Pour Nicolas Ozanam, de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (Paris), l'autorisation d'employer ces mentions est presque anecdotique : ' La priorité était de récupérer les noms d'appellation d'origine contrôlée usurpés car cette utilisation abusive pose un problème sur les marchés naissants, où les consommateurs ont une faible culture du vin. Dans certaines régions du monde, le mot 'champagne' signifie vin mousseux et le mot 'bordeaux' vin rouge. Cette situation est plus dommageable pour nos exportations que l'utilisation du mot 'château '. ' Cet accord porte également sur les pratiques oenologiques. L'Union et le Chili acceptent celles des uns et des autres sur la base d'une liste annexée à l'accord. Quand une nouvelle pratique oenologique voit le jour, l'une des parties la propose à l'autre, qui a douze mois pour examiner le dossier et faire part de sa décision. Le démantèlement des taxes, lui, ne devrait pas bouleverser les échanges sur le marché du vin dans la mesure où elles sont peu élevées (moins de 10 %) de part et d'autre.
Globalement, cet accord est jugé satisfaisant. Il n'a pu aboutir que grâce au fait qu'il était lié à une négociation très vaste et que les Chiliens ne se sont pas trop focalisés sur le vin, ayant beaucoup plus à gagner sur le volet global du libre-échange. La donne est tout autre pour les négociations en cours avec l'Australie et les Etats-Unis car les débats ne portent que sur le vin. Les positions sont alors plus radicales.