Fin juin, le marché affiche un prix moyen cumulé inférieur à 124 /hl, mais des volumes en hausse de 18 %.
'Le prix du bordeaux rouge générique est trop bas pour rémunérer les efforts qualitatifs de la production , estime Jean-Louis Roumage, président du syndicat. Vu les coûts de revient qu'ont les vignerons qui travaillent bien, nous ne devrions pas descendre à moins de 1 300 euros le tonneau de 900 l, soit 145 euros/hl . ' Ce prix plancher espéré n'a pu être atteint sur la campagne. En cours cumulé, le rouge générique s'est échangé à 1 114 euros/tonneau, soit 124 euros/hl. Cette moyenne cache une large fourchette sur l'appellation. A titre d'exemple, l'interprofession a relevé, en juin, des contrats d'achat allant de moins de 950 euros/tonneau (105 euros/hl) à plus de 1 250 euros (139 euros).
' Nous avions connu le même phénomène en 1999, note un producteur, mais la fourchette s'était rétrécie vers le bas en 2000. ' A onze mois de campagne, on note aussi un resserrement vers les minima du fait de la disparition du risque des gelées et d'une volonté de la production de faire de la place dans les caves en prévision des prochaines vendanges. En juin, le prix moyen s'est établi à 118,2 euros/hl (tous millésimes), soit un peu moins qu'en juin 2001. Cette valorisation, jugée insuffisante par la production, a pour contrepartie heureuse le bon dynamisme du marché : + 18 % en volumes par rapport à la même période l'an passé.
Face à une situation aussi mitigée, les paris vont bon train. La production table sur une faible récolte du fait de la récente coulure et espère qu'une légère réduction des disponibilités permettra une petite remontée des cours. Le négoce est plus pessimiste face à des indicateurs inquiétants. Les experts relèvent que les ventes en GMS ont, pour la première fois, enregistré une baisse en volume des appellations. ' Même si Bordeaux a su tirer son épingle du jeu, il reste que ce repli global nous inquiète ', déclare un opérateur. A l'export, les piètres résultats obtenus en Allemagne - premier marché pour Bordeaux -, dont le repli se confirme sur le début 2002, font dire à certains que la conjoncture n'est pas prête de s'améliorer.