ImprimerL'analyse macro-économique du marché mondial du vin est annonciateur de prochaines turbulences.
L'OIV (Office international de la vigne et du vin) vient de terminer le traitement statistique des données vitivinicoles mondiales pour l'année 2000. Les chiffres relatifs aux surfaces plantées montrent que la reprise des plantations constatée en 1998 s'est poursuivie en 1999, puis en 2000, pour atteindre 7,88 Mha. Comme le relèvent les experts de l'OIV, ' les situations sont diversifiées selon les continents '. L'Amérique progresse de 5 % sous l'effet d'importantes plantations au Chili (16 000 ha entre 1999 et 2000) et aux Etats-Unis (29 000 ha).
L'Afrique connaît une augmentation un peu inférieure (4 %), via l'accroissement enregistré en Afrique du Sud (2 000 ha) et, dans une moindre mesure, la reprise, à confirmer, des plantations dans le Maghreb, en particulier en Algérie (8 800 ha).
Le vignoble asiatique s'accroît également, mais une partie importante est destinée à la production de raisins de table et de raisins secs, notamment en Iran, en Syrie et en Turquie. L'Office souligne la progression constante de la Chine. Selon les experts, ' la superficie plantée passerait de 240 000 à 260 000 ha, soit une progression de 20 000 ha par rapport à 1999 '. Dans la course à la plantation, l'Australie fait figure de ' sprinter ' avec + 25 % des superficies plantées. A l'opposé, le Vieux Continent européen fait pâle figure. Après une stabilisation de son vignoble entre 1998 et 1999, l'Europe enregistre une diminution de 42 000 ha.
Les statistiques relatives à la production et à la consommation sont stables par rapport à 1999. Les premières indiquent un léger fléchissement (- 0,5 %), avec une récolte totale proche des 276 Mhl. Les Etats-Unis et le Chili ont rentré des récoltes records en 2000, tandis que l'Europe a globalement enregistré une baisse de sa production. Mise à part une vendange quantitativement importante en Espagne (+ 23,63 % par rapport à 1999) et en Moldavie (+ 80,33 %), les différents pays européens ont tous enregistré des reculs de leur production. Par rapport aux années précédentes et excepté l'année 1997, il n'y a pas de changements notables dans la hiérarchie mondiale des principaux pays producteurs de vin. Les analystes notent cependant la progression de l'Australie et de la Chine dans ce classement. Ces deux Etats sont respectivement en septième et onzième position en 2000, alors qu'ils étaient à la neuvième et seizième place quatre ans plus tôt.
Au niveau de la consommation, l'année 2000 fait apparaître une légère baisse de 0,7 %, à 219,8 Mhl. La reprise constatée en 1999 ne semble pas se confirmer pour l'instant. Les tendances actuelles et les plantations récentes font dire aux experts de l'OIV que ' l'avenir à moyen terme et surtout à long terme du secteur vitivinicole mondial passe par la conquête de nouveaux consommateurs et par la pénétration de marchés géographiquement très éloignés des marchés traditionnels '. Comme le relèvent les analystes, ces futurs débouchés ' sont caractérisés par des consommateurs nouveaux aux attentes desquels il conviendra de répondre en adaptant le produit et sa présentation dans un contexte de concurrence mondiale de plus en plus forte '. Bref, le plus dur est sûrement à venir...