Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 2002

Des travaux perturbés

La vigne - n°138 - décembre 2002 - page 0

En novembre, la pluie a joué les trouble-fête. Dans certains vignobles, semis et travaux du sol sont retardés, voire reportés. Pardessus et bottes sont de mise pour la taille.

Certains vignerons du Gard ont du mal à sortir la tête hors de l'eau. Après les pluies diluviennes de septembre, en novembre, c'est le Rhône qui a fait des siennes et inondé des vignes du secteur de Montfrin. Début décembre, certaines d'entre elles se trouvaient encore sous un bon mètre d'eau et leur avenir semblait compromis. Ces parcelles où l'eau avait longtemps stagné présentaient une forte mortalité des ceps. Elles devront être arrachées. En revanche, le reste du vignoble semble bien rétabli. Grâce à la solidarité des autres régions, les vignerons ont réussi à redresser les palissages et à nettoyer les vignes, avant les grands froids. Cependant, il reste encore des palissages à changer avant le débourrement.
Malgré toutes ces inondations, la taille a commencé. ' Il y a toujours au moins une parcelle, sur l'exploitation, sur laquelle les vignerons ont un peu moins les pieds dans l'eau ', explique Jacques Oustric, du Groupement de développement viticole du Gard. Mais elle est beaucoup moins avancée qu'en année sèche. ' Avec les accès à refaire et les fossés à nettoyer, elle a pris du retard . ' Autre conséquence de l'automne pluvieux : le développement de champignons saprophytes sur les bois. ' On vit avec ', rappelle Jacques Oustric, qui se veut optimiste : ' Les mycoses détruisent d'autres parasites comme les tordeuses ou les cochenilles . '
Dans les Bouches-du-Rhône, les environs d'Arles ont aussi subi des inondations, en novembre. Dans le reste du département, les conditions douces et humides ont légèrement perturbé les vignerons. Les feuilles n'étant pas toutes tombées, début décembre, les vignerons préfèraient attendre pour tailler, sauf pour ceux qui ont de grandes surfaces. Dans ce cas, ils ont débuté par les parcelles précoces non gélives. Même constat à Cognac et en Charente-Maritime, où l'on a hésité à prendre les sécateurs.

En Ardèche, en novembre, il a plu trois fois plus qu'en temps normal. Certaines stations météo ont même frisé des records comme à Aubenas et à Orgnac. Les sols gorgés d'eau ont rendu l'accès aux parcelles difficile. La période était donc plus favorable à la préparation des commandes, aux réunions techniques et au nettoyage du pulvérisateur. En Gironde, la pluie a ralenti l'avancée des premiers chantiers de taille. Dans le Jura, les vignerons ont essayé de passer entre les gouttes, et la taille a démarré doucement. Les sols gorgés d'eau ont perturbé les semis d'herbes et le bêchage. Dans la région de Sancerre, le griffage du sol n'a pas pu se faire, mais la taille a débuté, notamment celle des pinots. En Alsace, la douceur, ponctuée d'épisodes pluvieux, a empêché les travaux du sol mais n'a pas gêné la taille. En Bourgogne, où il est tombé deux à trois fois plus d'eau qu'un mois de novembre normal, ce sont les labours et le prétaillage qui ont été perturbés. En revanche, novembre fut calme en Champagne et dans le Beaujolais où les travaux se sont déroulés normalement. Dans l'Aude, et les Pyrénées-Orientales, la météo a été propice aux travaux. En Anjou, par contre, la pluie a gêné la fin de la récolte de moelleux. Les dernières tries ont eu quelques difficultés à atteindre la surmaturation. ' Cette année sera néanmoins une belle année à moelleux ', observe un technicien du Groupement départemental de développement viticole en Anjou.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :