Lorsque l'on taille avec les sécateurs Arno, le bois s'écarte de la lame. Il y a peu de frottements. Le tailleur doit fournir moins d'efforts.
Lors de la taille, une grande partie de l'effort appliqué sur le sécateur est perdue par le frottement des lames sur le bois. Dans le but de réduire ce frottement, Arno Industrie, à Thiers (Puy-de-Dôme), a développé des sécateurs à lames rainurées. Du fait de sa forme, la lame écarte le bois lors de la coupe et permet ainsi d'économiser jusqu'à 35 % d'énergie. Elle est fabriquée à base de matériaux haut de gamme, ce qui réduit la fréquence de l'affûtage et confère une grande longévité aux sécateurs. Les lames rainurées sont disponibles sur deux modèles : l'un à poignée fixe (S1), vendu autour de 52 euros, l'autre à poignée rotative (SR1) dont le prix indicatif est de 64 euros.
L'entreprise Arno a fait tester ses sécateurs pendant plus de neuf mois, d'abord lors de la taille, puis lors de l'épamprage et de divers autres petits travaux. Elle les a fait évoluer en fonction des critiques. Trois de ces utilisateurs témoignent du produit fini.
Patrick Chassagne, des pépinières Delbard, à Malicorne (Allier), l'a eu en main pendant environ un mois et demi, pour tailler des roses. Selon lui, ' on a une réduction de l'effort de coupe indéniable, surtout sur les bois durs. On a vraiment la sensation de couper dans du beurre. Il n'y a pas d'amorti en fin de coupe. L'effort est plus linéaire : on exerce la même pression jusqu'à la fin du bois. Cela claque moins et il n'y a pas de choc . '
Marc Birebent, de Worldwide Vineyards, à Tourves (Var), l'a utilisé pour tailler des vignes avec son équipe. ' On coupe mieux et plus nettement ', constate-t-il.
François Gabriel, viticulteur, à Beaune (Côte-d'Or), a également testé les nouveaux sécateurs durant un mois et demi, la saison dernière. Il a noté qu'ils lui permettent de ' gagner en puissance '. Du coup, la coupe ' est plus facile '. Ces trois utilisateurs ont aussi constaté le même phénomène : la lame rainurée apporte une réelle différence par rapport à une lame traditionnelle. Avec elle, ils se fatiguent moins. De plus, selon Patrick Chassagne et Marc Birebent, les tendinites diminuent et la cadence des tailleurs est plus régulière.
Mais ce n'est pas le seul avantage de ces sécateurs. En effet, François Gabriel a apprécié le système de molette qui permet de passer de la position fermée à une position de petite ouverture, puis à celle de grande ouverture, par simple pression du pouce. ' Ces deux ouvertures, c'est vraiment un plus. La grande permet de démonter ', c'est-à-dire de couper les gros sarments, et ' la petite permet de nettoyer la baguette, car on est prêt des bourgeons '. ' Le fermoir est très bien ', ajoute Marc Birebent. Il remarque que les rainures se remplissent de sève tout au long de la taille. ' Mais ce n'est pas gênant et cela se nettoie facilement ', déclare-t-il. Et contrairement aux sécateurs traditionnels, ' il n'y a pas d'encrassement entre les deux lames, car il n'y a pas de jeu '.
Tous nos interlocuteurs ont également apprécié la forme ergonomique des poignées ainsi que leur revêtement agrippant. Depuis qu'ils utilisent leurs nouveaux sécateurs, les plaies de taille de leurs vignes sont rainurées. ' Cela n'a pas d'incidence ', estime Marc Birbent.