Le texte qui introduit les contrôles à la parcelle a été adopté par le comité national de l'Inao en février, mais n'est paru au Journal officiel qu'en novembre. Malgré cela, de nombreuses commissions se sont mises en route dès 2002. Durant tout l'été, des vignerons ont eu peur de se voir sanctionnés pour un dépassement de récolte de 20 %. ' Nous avons craint que des principes carrés soient appliqués à la vigne , commente un Bourguignon. Or, le bon sens semble être de mise dans les commissions de contrôle. ' La réforme fut aussi l'objet de réunions tendues au sein de l'Inao, toutes les régions n'étant pas d'accord sur les termes du texte. ' La maîtrise des rendements se remarque plus dans un rouge que dans un blanc, commente un observateur.
De même, avec une conduite de la vigne similaire tous les ans, les rendements oscillent moins au sud qu'au nord, où les fluctuations climatiques sont plus grandes. Ces divergences se sont retrouvées dans la manière d'appréhender le dossier. ' Le nouveau décret, paru le 6 novembre, donne le pouvoir au directeur de l'Inao, informé par ses agents, de déclasser une parcelle qui ne répondrait pas aux conditions de production ' acceptables '. Reste donc à savoir ce que l'on juge par ' acceptable '. Dans les faits, seuls les grands excès devraient être réprimés. L'objectif est d'arrêter une pratique trop courante, qui est de produire 80 hl/ha sur une parcelle et 20 hl/ha sur une autre pour atteindre une moyenne de 50 hl/ha. Durant le printemps et l'été, les syndicats ont organisé des contrôles dans un but principalement pédagogique. La majorité des vignerons avertis d'une charge trop importante ont rectifié le tir par une vendange en vert. Les vignes mal entretenues ou non récoltées furent aussi mises à l'index. Le bilan de cette première campagne est positif mais le plus dur reste à venir.