ImprimerLe remplacement de l'Anda par l'Adar provoque le profond mécontentement de la filière viticole qui s'unit pour appeler au blocage des cotisations.
L'Association générale des producteurs de vins (AGPV), qui regroupe les coopérateurs, les Vignerons indépendants, la Cnaoc et la Confédération des producteurs de vins de pays, appelle tous les vignerons à bloquer le paiement de leurs cotisations Adar (Agence de développement agricole et rural). Le premier versement doit intervenir en mai 2003. Concrètement, les vignerons pourront l'adresser à un compte bloqué, géré par l'AGPV, dans l'attente de négociations fructueuses avec l'Etat. C'est la première fois qu'une grève nationale est organisée à l'échelon des vignerons. Les 870 coopératives avaient déjà franchi le pas en 1996 en bloquant leurs cotisations C3S pendant trois ans.
Le mode de calcul des cotisations, désormais basé sur le chiffre d'affaires (0,19 % jusqu'à 370 000 euros et 0,05 % au-delà), et non plus sur le produit (0,40 euros/hl), sera défavorable à bon nombre de vignerons. ' Cette réforme pénalise, en premier lieu, les exploitations familiales de taille moyenne, dont le chiffre d'affaires est inférieur à 370 000 euros HT, précise Philippe Feneuil, président de la Cnaoc.
Dans de nombreux cas, le montant des cotisations va être multiplié par 4 ou 5, voire même par 8 ou 9 dans certaines structures. Cela pose un réel problème pour les exploitations à gros chiffre d'affaires mais à petites marges. ' La redistribution des sommes collectées est également au centre du débat. Elles serviront à financer les instituts techniques et les chambres d'agriculture. Avec l'Anda, 50 % des sommes versées par la viticulture retournaient au secteur viticole, dont 31 % à l'ITV. Le budget de l'Adar (85 Meuros) étant inférieur à celui de l'Anda (120 Meuros), et la participation des vignerons allant en progressant, le ' retour sur investissement ' sera probablement encore plus faible.