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Sous les roseaux, le traitement

La vigne - n°140 - février 2003 - page 0

Les bassins étanches, remplis de graviers et plantés de roseaux, constituent une solution élégante au traitement des effluents. Ils doivent être couplés à d'autres systèmes d'épuration.

Les procédés d'épuration bénéficiant d'une image verte ont le vent en poupe. ' Filtres plantés ', ' lits de roseaux ' ou ' chenal fleuri ' sont de ce nombre. Ils sont fondés sur le principe des filtres biologiques. Ils sont composés d'un bac ou d'un bassin étanche, rempli d'un support de granulométrie contrôlée - souvent des graviers - permettant le développement de plantes semi-aquatiques ou adaptées aux milieux humides. On y déverse les effluents à épurer, qui percolent au travers du filtre, où leur charge polluante est dégradée.
Les eaux usées provenant des caves présentent une bonne biodégradabilité. Elles peuvent être épurées, sans contrainte technique majeure, par des systèmes biologiques : boues activées, stockage aéré ou réacteur séquentiel pour les procédés aérobies ; filtres anaérobies ou lits de boues pour les procédés anaérobies. Un nombre croissant de constructeurs propose des installations combinant l'un de ces procédés (généralement aérobie), et un ou plusieurs étages de filtres plantés.
A l'image des filtres à sable, les filtres de roseaux peuvent constituer une étape de finition du traitement de l'eau après séparation des boues. Ils permettent alors de garantir la conformité des concentrations en matières en suspension et organiques, avant rejet dans le milieu naturel. Leurs performances épuratoires sont comparables à celles obtenues avec les filtres plantés utilisés en traitement domestique : concentration en entrée d'environ 1 g/l de DCO et obtention de valeurs de sortie inférieures à 125 mg/l.
D'autres configurations sont possibles. Après un stockage aéré, notamment les filtres plantés, peuvent traiter le mélange eau-boues. Ainsi, il n'est plus nécessaire de prendre en compte l'étape de décantation dans le dimensionnement du stockage, ni d'épandre les boues tous les ans. Celles-ci seront valorisées par épandage tous les cinq ans environ. Un suivi des premiers sites existants sera nécessaire pour vérifier leur fiabilité et évaluer leurs contraintes d'exploitation.
Un troisième type de filtre planté peut être destiné exclusivement au traitement des boues d'épuration. En plus de la déshydratation, les plantes permettent une dégradation et une stabilisation des boues, qui réduisent le volume final de produit et ses nuisances olfactives. Ce phénomène est probablement accentué par la présence du couvert végétal, qui limite le déplacement des masses d'air et la dispersion des odeurs.
Les critères de conception (surface, profondeur, granulométrie du substrat ou débit d'alimentation) sont propres à chaque constructeur. Ils doivent être bien déterminés pour assurer un fonctionnement optimal. Une fois ces données fixées, la construction peut être réalisée par un entrepreneur ou par le vigneron lui-même.

Pour les deux premières utilisations détaillées ci-dessus, le principe de fonctionnement est identique. Les supports granuleux permettent le développement d'un biofilm, qui assure la dégradation de la matière organique. La présence des plantes, notamment de leurs racines, limite le colmatage et favorise l'oxygénation des micro-organismes épurateurs. Les installations traitant les boues sont basées essentiellement sur les phénomènes de filtration. L'eau qui percole de ces filtres doit être renvoyée en tête du traitement.
Dans l'état actuel des connaissances, le traitement direct des effluents vinicoles (sans dégradation biologique préalable) ne peut être complètement réalisé par un système planté. Compte tenu de la répartition inégale des effluents au cours de l'année (pointe des vendanges), les essais en cours intègrent le plus souvent un stockage.
Des réflexions sont aussi engagées sur la possibilité de traiter des eaux de ruissellement des coteaux viticoles ou celles de rinçage des pulvérisateurs. Les composés à dégrader présentant une certaine toxicité vis-à-vis des micro-organismes épurateurs, les études sont pour l'instant prospectives et ne permettent pas encore d'envisager de réalisation.

La diversité des systèmes plantés permet d'envisager plusieurs utilisations dans le domaine de l'épuration des effluents de cave. Aujourd'hui, ces systèmes sont réservés aux étapes de finition. Les travaux d'adaptation pour réaliser le traitement complet des eaux usées vinicoles se poursuivent. Par ailleurs, le petit nombre d'installations ne permet pas de fournir des coûts d'investissement ou de fonctionnement représentatifs. Plus que financier, leur intérêt est esthétique puisqu'il permet l'intégration paysagère des installations de traitement, voire leur valorisation dans la communication des caves vers leurs clients de plus en plus sensibles à la protection de l'environnement.


CONSTRUCTEURS
Société d'ingénierie Nature et Technique, 69610 Montromant
Tél. : 04.74.26.24.04.

Ateliers Reeb, 67000 Strasbourg
Tél. : 03.88.36.07.54.

Living Water, Edimbourg
Tél. : 00.13.15.58.33.13.

Willy Vogt, 69650 Quincieux
Tél. : 04.72.26.32.23.

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