Synthétiques et capsule à vis préservent le vin aussi bien, voire mieux que le liège. De multiples études comparatives le démontrent.
Les études comparatives de bouchons se multiplient. Lors de ces travaux, les chercheurs suivent l'évolution des teneurs en SO 2 libre, dégustent et mesurent la force d'extraction, qui correspond à la force nécessaire au débouchage. Ils ont préféré le SO 2 libre à tout autre critère analytique, parce qu'il donne, après une simple mesure, un indice de la protection du vin contre l'oxydation. L'Awri (Institut australien de recherche sur le vin) a été le premier organisme à réaliser une expérimentation d'une telle ampleur, menée sur trente-six mois et sur quatorze obturateurs différents.
Les résultats mettent en exergue une grande variabilité des performances techniques : après trente-six mois, les niveaux de SO 2 libre sont compris entre 4 mg/l pour les bouchons Ecorc (synthétique extrudé) et 17 mg/l pour la capsule à vis et le bouchon Altec (technique). Cette hétérogénéité est généralement relevée dans l'ensemble des études. Seule la chambre d'agriculture de la Gironde, qui réalise en parallèle deux expérimentations - l'une pour le CIVB, l'autre pour PackServices (bouchon Integra) - n'est pas arrivée à cette conclusion. Les écarts observés dans les autres études découleraient surtout de l'incertitude sur la mesure du SO 2 libre (8 mg/l), selon Jean-Philippe Gervais, responsable du service vin de la chambre.
Cet organisme a comparé, sur dix-huit mois, quatre bouchons synthétiques de fabrication différente, un colmaté de troisième qualité et un bouchon technique (Altec). Les synthétiques se sont révélés relativement performants, tant en termes de préservation du SO 2 libre et de la teinte, que de force d'extraction ou d'étanchéité au liquide, sur des vins rouges, rosés ou blancs. ' Cela signifie que sur des vins à rotation rapide, les obturateurs alternatifs sont adaptés, alors que les systèmes à base de liège ont présenté des défauts à la dégustation dans notre expérimentation ', conclut Jean-Philippe Gervais.
A noter, toutefois, une augmentation importante de la force d'extraction après dix-huit mois sur vin blanc avec l'un des synthétiques. Ces problèmes d'extraction ont également été relevés par l'Awri. Cet institut a, par ailleurs, noté une moindre rétention du SO 2 pour certains bouchons synthétiques au-delà de deux ans, avec des notes d'oxydation. Le synthétique le moins performant est l'Ecorc, avec 4 mg/l de SO 2 libre résiduel. D'autres synthétiques, comme Nukorc, ont des performances équivalentes à celles d'un bouchon liège naturel (9 mg/l).
Le défaut de protection vis-à-vis de l'oxydation n'est pas l'apanage de certains synthétiques. Une étude de l'Institut coopératif du vin (Hérault), menée sur vingt-quatre mois, a aussi détecté cette faiblesse sur un bouchon aggloméré, pourvu de rondelles à ses extrémités, et un bouchon en liège naturel colmaté 38 mm, à une forte fréquence. Ce caractère est particulièrement sensible sur le vin blanc. De leur côté, les bouchons techniques de type Altec semblent très performants du point de vue de la rétention du SO 2.
De plus, dans l'étude australienne, tous les bouchons à base de liège ont communiqué au vin, à plus ou moins long terme, un goût de moisi ou liégeux, le plus marqué étant Altec, dont la formulation a changé depuis la mise en place de l'essai. ' Le bouchon technique pourra être une solution d'avenir, souligne Jean-Philippe Gervais, quand le problème des TCA sera réglé. ' Des essais menés au laboratoire Immelé ont également démontré l'existence d'une personnalité propre à chaque marque de liège, identifiable dès le premier mois d'embouteillage.
Du point de vue de la préservation du SO 2 libre, la capsule à vis est l'un des systèmes les plus performants. En outre, elle ne pose évidemment pas de problème d'ouverture. En revanche, elle serait presque trop étanche, causant parfois une réduction du vin sur le long terme, selon l'étude australienne. A noter que Péchiney, seul sur le marché de la capsule spéciale pour le vin avec Stelvin, propose deux perméabilités de joints, permettant des entrées d'oxygène supérieures pour les vins devant évoluer.