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archiveXML - 2003

Les exploitants tiennent encore le vignoble

La vigne - n°141 - mars 2003 - page 0

70 % du vignoble français est exploité directement par des vignerons propriétaires. Cette proportion chute dans les régions où les héritiers préfèrent conserver leurs vignes.

En 2001, seul 1,7 % du vignoble français a changé de mains. Dans ce contexte de faible rotation, les non-agriculteurs ont réalisé 26,5 % des achats, contre 58,1 % pour les agriculteurs non-fermiers en place et 15,4 % pour les agriculteurs fermiers en place. En Aquitaine, les non-agriculteurs ont acheté plus de 50 % des terres mises en vente en 2002. Cela ne s'était jamais produit. Dans le Languedoc, les néo-vignerons achètent également une part importante des terres mises en vente (plus de 60 %), ce vignoble étant l'un des rares à être encore accessible à des non-professionnels. Ces acquéreurs deviennent souvent exploitants et rejoignent la cohorte des vignerons-propriétaires.
En France, 60 à 80 % des vignes appartiennent aux vignerons, le reste étant loué en fermage ou métayage : un vigneron exploitant 10 ha en possède, en moyenne, 7 ha et en loue 3 ha. Ces données varient selon les régions, le prix du foncier, les us et coutumes, la rentabilité des vignes. Par ailleurs, les statistiques surestiment le pourcentage de vignes en fermage : les gérants d'EARL louent souvent leurs propres terres. Les chiffres sont donc à minorer pour tenir compte de cette réalité.
En Bourgogne, seules 46 % des vignes sont exploitées en faire-valoir direct, 43 % en fermage et 11 % en métayage. ' Dans le milieu viticole, les ventes sont motivées par des problèmes d'argent, mais rarement par une succession , témoigne un notaire. Les propriétés restent souvent en indivision, du moins partiellement, car chaque enfant veut garder sa part. Dans l'optique d'une progression du prix des vignes, mais aussi pour des raisons affectives. De plus, le vigneron n'a pas toujours les moyens de racheter les parts de ses cohéritiers. Le vigneron exploitant se retrouve donc locataire de ses frères et soeurs, ou cousins. '
Cette approche patrimoniale est encore plus répandue en Champagne, où le nombre d'exploitants double-actifs est important : près de 7 500 non-viticulteurs exploitent 12 % du vignoble. Plutôt que de se mettre à cultiver la vigne le week-end, d'autres héritiers préfèrent louer les terres. Résultat : seules 33 % des vignes champenoises sont détenues par les exploitants, alors que ce pourcentage dépasse les 60 % dans les autres régions.
Le grand pourcentage de propriétaires s'explique également par la relative faiblesse du montant des fermages, qui incite les retraités à vendre leurs biens.

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