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Une météo idéale pour la pousse et les travaux

La vigne - n°142 - avril 2003 - page 0

Le beau temps de mars a permis aux vignerons de réaliser les travaux dans de bonnes conditions. La fin du mois a été marquée par une évolution rapide de la végétation.

Les vignerons ne pouvaient pas rêver meilleur temps pour achever leurs travaux. ' Nous partons sur de bonnes bases. L'hiver a été froid et la pluie a reconstitué les réserves. Maintenant, il fait sec et les sols sont ressuyés en surface ', dit Cédric Lecareux, de la chambre d'agriculture de l'Aude. Tout au long du mois de mars, les vignerons se sont donc activés pour finir de tailler, plier et lier. De rares parcelles sont à terminer, comme dans le Loir-et-Cher où des vignerons taillent en deux fois pour retarder le débourrement, et ainsi lutter contre les gelées.
En Saône-et-Loire, le temps sec a permis la réalisation aisée des travaux mécaniques, comme le débuttage et le griffage. En Champagne, le décompactage aux coutres, technique qui commence à poindre dans la région, a pu se faire sans problèmes. En Bourgogne, dans le Châtillonnais, ce sont les sous-solages dans les vieilles vignes qui, contrairement à l'année dernière, ont pu être effectués. Dans le Gard, les vignerons ont bouché les trous dûs aux inondations. Quant à ceux du Tarn, ils ont rattrapé leur retard consécutif aux pluies de février.

Partout, les désherbages chimiques ont été bien engagés. Un sol trop sec en surface peut engendrer des pertes d'efficacité de certains herbicides (Zorial, Cent 7, Surflan...), surtout que certaines molécules sont photodégradables. Des vignerons ont donc retardé leurs applications, d'autres n'ont pas eu le choix. ' La vigne va rapidement évoluer. Si les vignerons attendent trop, ils risquent d'avoir des problèmes de phytotoxicité ', déplore Marie-Laure Mascia, en Savoie.
Dans le Var, Emmanuel Rouchaud, de la chambre d'agriculture, estime que la rosée a été suffisante pour ne pas pénaliser l'efficacité des herbicides. Dans le Centre, la relative sécheresse a eu une autre conséquence : les graines semées pour enherber ne germent pas. Dans le Châtillonnais, l'attachage des baguettes sèches des chardonnays et des pinots noirs, taillées en Guyot, a été ardu du fait du risque de casse. Quant aux plantations, les techniciens ont conseillé des arrosages. ' Il faut au moins 10 l/pied pour tasser le sol et chasser les poches d'air au niveau des racines, surtout si les vignerons utilisent des machines ', explique Jean-François Allard, de la chambre d'agriculture de Charente.
' Actuellement, on sent que la nature est en train de les presser ', poursuit-il. Effectivement, lors du dernier week-end de mars, la vigne a explosé. ' Au 1er avril, les stades allaient, en moyenne, de la pointe verte à l'éclatement du bourgeon, voire à la première feuille étalée. Nous sommes dans les années les plus précoces ', constate Claude Magnien, de la Protection des végétaux de Beaune. Les vignerons craignent des gelées. Dans l'Yonne, ils se pressent de sortir leurs protections contre le gel. Dans le Sud, la phénologie est plutôt normale, voire en léger retard. Mais comme le souligne les techniciens, la date de débourrement ne présage en rien de la date des vendanges, c'est la date de floraison qui la déterminera.

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