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Pellenc et Braud : des trieurs efficaces

La vigne - n°143 - mai 2003 - page 0

L'an dernier, l'ITV a testé les trieurs embarqués sur les machines à vendanger Pellenc et Braud New-Holland. Leurs équipements éliminent des quantités significatives de débris végétaux.

Le dernier Vinitech, à Bordeaux, a révélé une tendance : la multiplication des systèmes embarqués sur les machines à vendanger pour améliorer l'élimination des débris végétaux. L'égreneur Socma, monté sur une machine à vendanger New-Holland, a été cité au palmarès de l'innovation. Ce matériel n'est pas le premier du genre, puisque Pellenc proposait déjà un trieur en option sur sa tête de récolte. S'ajoutent à la liste, la centrale de nettoyage d'Alma et l'égrappoir embarqué sur la machine allemande Ero.
Seuls l'égreneur Socma et le trieur Pellenc ont fait l'objet de tests par l'ITV. Ces matériels ne réalisent pas le même travail, mais leur fonctionnement repose sur le pouvoir séparateur d'une grille, placée à la sortie du système de convoyage. Elle retient les grappes et fractions de grappes, les feuilles et pétioles, alors que les jus et les baies libres traversent ses mailles. Elle permet un égouttage de la vendange.
Le trieur de Pellenc, proposé en option, se compose d'une grille, ou tapis à claire-voie, et de deux aspirateurs situés au bout de cette grille. Ces derniers sont complémentaires des aspirateurs placés en bas de la machine (au niveau du convoyage). Ils vont agir sur une matière première déjà bien nettoyée et éclaircie, car le jus et les baies détachées sont tombés au travers de la grille.

L'égreneur embarqué Socma est composé d'une grille recouvrant les trémies de la machine. Il agit grâce à des rouleaux à doigts souples, qui viennent imprimer une secousse à la grille pour aider les baies égrenées à tomber dans les trémies. Tous les débris retenus par la grille sont éjectés à l'arrière.
Les essais de l'ITV ont permis de quantifier l'impact du tapis à claire-voie de Pellenc. Pour l'apprécier, l'un des deux tapis d'une machine à vendanger a été neutralisé en le recouvrant d'une bande. Ainsi, les jus et les baies libres ne pouvaient plus se séparer du reste de la récolte. L'aspirateur, placé au bout de ce tapis, devait donc extraire les débris noyés dans la masse. En revanche, l'aspirateur, du côté opposé de la machine, avait affaire à une vendange triée. L'ITV a ensuite mesuré la teneur en débris végétaux dans les deux trémies.
Dans cet essai, les taux de débris retrouvés sont de 0,44 % avec le trieur et 0,63 % sans. Il est difficile de comparer des chiffres aussi faibles. Mais la différence est sensible. Elle aurait été plus grande encore sans le second aspirateur (équipement optionnel), associé au tapis trieur et dont beaucoup de machines sont dépourvues. Concernant l'impact sur la qualité du produit fini, il faut se rappeler que 0,2 % de 10 t représentent 20 kg. Une telle quantité de débris végétaux ne saurait être sans impact.
L'essai de l'égreneur embarqué Socma a permis de quantifier son efficacité sur l'élimination des rafles et des déchets végétaux. Pour cela, la machine utilisée était équipée de l'égreneur en fonctionnement normal, puis en fonctionnement inversé, de telle sorte que la vendange tombe directement dans les bennes sans être soumise à l'action de l'égreneur.

Les éléments extraits par l'égreneur en fonctionnement normal ont été récupérés. Pour chaque modalité, l'ITV a trié sur table et égoutté toute la récolte de deux rangs. Première constatation : la vendange traitée par l'égreneur ne comporte plus de rafles. L'appareil les élimine dès la parcelle, tout en réduisant le taux des autres débris végétaux. Dans cet essai, le passage dans l'égreneur n'a pas provoqué de trituration supplémentaire de la vendange : les taux de jus observés dans les deux modalités ne sont pas significativement différents.
Les éléments rejetés par l'égreneur sont de toutes natures : rafles, feuilles, pétioles, mais aussi baies isolées non détachées des rafles. Ces pertes sont relativement faibles : elles représentent 0,4 à 0,8 % du poids total récolté. Elles devraient pouvoir être minimisées par un réglage approprié. D'autre part, le fonctionnement de l'appareil n'a pas été perturbé par une vitesse de récolte plus élevée.
L'égreneur embarqué Socma a aussi pu être testé sur du merlot, dans le Bordelais. L'ITV a comparé son efficacité à celle d'une chaîne de réception classique, comprenant un érafloir à l'arrivée en cave. Pour des raisons pratiques, l'estimation des taux de débris dans la vendange s'est faite sur des prélèvements moins importants.
L'érafloir de la chaîne de réception classique a éliminé 47 % des débris initialement présents. Avec le système embarqué, cette efficacité est portée à 71 % et l'érafloir du chai n'apporte plus rien. Il n'ote plus aucun débris au sein de cette vendange déjà bien nettoyée. Ces chiffres demandent à être confirmés, car ils ne sont que le reflet d'une situation particulière. Mais on peut remarquer que l'égreneur embarqué traite un débit de vendange bien plus faible qu'un érafloir en cave. Cela constitue peut-être un avantage pour une meilleure efficacité.
Malgré leur bonne performance, les deux trieurs embarqués ont des limites : les pétioles peuvent tomber au travers des grilles et ils ne présentent qu'une faible surface d'aspiration pour être éliminés. Il n'y a donc pas de solution miracle !
Tous les chiffres obtenus sont à confirmer par une nouvelle campagne d'essais, dans d'autres conditions de récolte et avec d'autres cépages. Il serait intéressant de tester aussi d'autres systèmes embarqués, pour mettre en lumière le gain qualitatif apporté par rapport à l'investissement supplémentaire qu'ils représentent.

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