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Poligny fête ses tulipes

La vigne - n°143 - mai 2003 - page 0

Le vignoble du Jura abrite les plus vastes populations de tulipes sauvages de toute la Franche-Comté. Le 6 avril, une association organisait une fête à Poligny pour célébrer cette fleur protégée.

Tulipa sylvestris, tel est le nom savant de la tulipe sauvage ou tulipe de vigne. Peu de personnes la connaissent. La plupart ignore que sa cueillette constitue un délit (arrêté du 20 janvier 1982).
Pour mettre en avant cette fleur et sa nécessaire protection, une association jurassienne, la Dame verte, lui a consacré une fête, le dimanche 6 avril. Ce fut une première.

A quelques encablures d'Arbois, Poligny fait partie de l'AOC des Côtes du Jura. Même si elle occupe moins de place qu'avant la crise du phylloxéra, la vigne tapisse encore largement le paysage de cette commune. C'est au lieu-dit Les Grands Roussots, que l'association avait décidé d'honorer la tulipe de vigne. Découvrir Tulipa sylvestris, cela se mérite. Après avoir franchi le quartier historique de Charcigny, et grimpé l'ancien Mont d'Arbois, il fallait laisser son automobile, le long des champs, et prendre une navette pour se rendre sur les lieux. Des kilomètres de ruban interdisaient aux visiteurs l'accès aux vignes, où s'épanouit la précieuse plante, en fleur, le jour de la fête. Quelques vignerons récalcitrants avaient cependant labouré la veille même de la manifestation. Arrivé enfin à destination, dans la fraîcheur de ce matin venteux, le public pouvait écouter le botaniste Pascal Colin.
Ce dernier expliquait qu'il existe environ quinze espèces et sous-espèces de tulipes en France. Ce sont des monocotylédones de la famille des liliacées. Ces plantes bulbeuses mesurent vingt à cinquante centimètres de haut. Elles comptent ordinairement trois feuilles. La fleur est odorante et jaune. Elle comporte trois pétales et trois sépales.

Tulipa sylvestris se rencontre essentiellement dans les vignes peu désherbées, les bois d'acacia nés sur les vignes abandonnées, les vergers, les champs cultivés et autres friches. Elle provient des pays méditerranéens de l'Europe. En France, elle n'est présente que dans vingt-deux départements. On ne la rencontre pas au nord d'un arc de cercle qui va des Landes aux Ardennes, en passant par le Puy-de-Dôme.
En Franche-Comté, on recense plus de trente-cinq stations où elle s'épanouit. Le vignoble du Jura en compte à lui seul plus de vingt-sept. Certains objecteront qu'en raison de cette abondance, il n'est pas justifié d'interdire la cueillette. Mais la raréfaction de la fleur s'accélère, surtout en raison d'un désherbage chimique qui s'intensifie et de cueillettes sauvages que la loi ne freine pas.
La Dame verte a pris conscience de cette réalité. Les visiteurs guidés par des balises ont pu admirer la reine du jour. Ils pouvaient apprécier le travail des enfants qui, au travers de dessins, ont participé à la protection de la tulipe. Sur des stands d'artisanat local, le badaud pouvait acquérir des objets de toute beauté en rapport avec la nature. Enfin, après avoir écouté les cors de chasse, l'occasion était offerte d'assister à des démonstrations aussi différentes que la champagnisation ou le VTT. Des baptêmes en hélicoptère étaient au programme, mais faute d'autorisation, il a fallu rester sur le plancher des vaches pour contempler la fleur et le magnifique paysage de Poligny.

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