L'assemblée générale du Syndicat général des vignerons de Champagne, le 9 avril, a décidé de redéfinir l'aire de l'appellation sur la base de critères techniques.
La délimitation champenoise est régie par deux lois qui cohabitent mal. Celle de 1984, qui concerne toutes les AOC, permet à l'Inao de réviser les aires d'appellation. La loi de 1927, spécifique à la Champagne, se base sur l'antériorité pour déterminer l'aptitude de terrains à porter de la vigne. Elle ne prend en compte aucun critère technique, si bien que les demandes de révision des communes, ayant porté de la vigne avant la crise phylloxérique, affluent.
De crainte de voir leur appellation exploser, les vignerons champenois ont massivement décidé de réviser leur aire géographique d'appellation, lors de leur assemblée générale le 9 avril. Ils vont, dans un premier temps, définir les critères techniques objectifs qui serviront de base à cette nouvelle délimitation.
En filigrane, les Champenois se donnent la possibilité, à terme, d'augmenter leur volume de production, même si les responsables professionnels s'en défendent. Ils affirment vouloir seulement exclure des zones non propices au développement viticole et n'envisagent pas, pour l'instant, de revoir la délimitation parcellaire, mais seulement l'aire géographique. Les vignerons de l'Aube y sont particulièrement favorables : ils espèrent regagner quelques-uns des 10 000 ha qu'ils ont perdus.