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L'Inao remet le cap sur l'environnement

La vigne - n°144 - juin 2003 - page 0

On ne peut pas parler de terroir sans adopter des pratiques culturales qui préservent l'environnement , soutient René Renou, président de l'Inao pour justifier la décision de relancer les travaux à ce sujet.

L'Inao a relancé sa commission environnement comme le demandait la Cnaoc. Il en a pris la décision lors de son comité national à Saint-Raphaël (Var), les 22 et 23 mai. Cette commission ne s'était plus réunie depuis juillet 2002. Le ministère de l'Agriculture avait mis un coup d'arrêt à ses travaux. Il avait jugé que ce n'était pas du ressort de l'Inao de produire un texte général sur la préservation de l'environnement. L'Institut repart donc dans une nouvelle direction. Cette fois, il va chercher à inclure des mesures concrètes dans les décrets d'appellation. Elles feront alors partie des conditions de production.

Le comité national a examiné d'autres dossiers : il a répondu favorablement à la demande de la Champagne d'instaurer un système de réserve qualitative individuelle, il a adopté le principe du rendement moyen décennal et un avant-projet de décret sur l'agrément des vins effervescents. Comme son nom l'indique, la réserve qualitative individuelle permettrait à chaque Champenois de se constituer sa propre réserve plafonnée à 4 000 kg/ha. Une année généreuse, il pourrait récolter plus que le rendement autorisé sans toutefois dépasser le rendement butoir. Lors d'une année déficitaire, il pourrait libérer cette réserve. Ensuite, la commission de contrôle des vignes devrait surveiller de près ses parcelles pour s'assurer qu'il ne les dope pas dans le but de reconstituer au plus vite sa réserve. Les représentants de l'Etat ont fait savoir aux membres du comité national qu'ils allaient d'abord s'assurer de la validité juridique d'un tel système.

Concernant le rendement moyen décennal (RMD), les choses sont plus simples, car il n'y aura pas besoin de texte législatif pour en régir le fonctionnement. Les appellations bordelaises l'ont adopté en 1993 à titre expérimental. Désormais toutes les régions peuvent en faire de même. Elles devront fixer leur RMD qui ne pourra pas être supérieur à la moyenne des dix derniers rendements autorisés. Elles pourront ensuite faire varier leurs rendements annuels autour de ce chiffre, dans des limites clairement fixées. La Bourgogne avait demandé, dès l'an dernier, de travailler avec des RMD. Elle pourra le faire à partir de cette année. Pour l'instant, aucune autre région ne semble intéressée.
Dernier point important, l'avant projet de décret sur l'agrément des effervescents. ' Toutes les régions ont accepté l'idée d'un agrément après prise de mousse ', explique Yves Bénard, responsable du dossier au comité national. Les vins de base ou les moûts pourront obtenir un certificat d'aptitude à l'élaboration d'effervescents. Pour que les moûts soient déclarés aptes, il faudra les presser dans un centre agréé. Enfin, les vins refusés au premier examen pourront être remis en cuve, mais non après le second examen. Si la commission d'appel les rejette, ils n'auront d'autre issue que la distillation.

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