Les muscadets génériques et régionaux sont les plus touchés. La profession demande un plan de restructuration. Il est question d'arrachage.
Malgré un millésime reconnu de qualité, les muscadets sont dans la tourmente. Les cours moyens pondérés, déjà jugés insuffisamment rémunérateurs l'an passé, accusent un nouveau recul : de 3 % pour les génériques, à 83 euros/hl, de 6 % pour le sèvre-et-maine, à 93 euros, et de 2 % pour le muscadet sur lie, à 114 euros. ' Compte tenu des coûts de revient, les muscadets et les régionaux ont atteint des niveaux de prix difficiles à tenir pour les vignerons ', reconnaît un courtier. Malgré ces cours qui devraient allécher les acheteurs, les volumes échangés sur le vrac sont en baisse par rapport à l'an passé.
Vu le contexte économique, le négoce est très prudent. Début juin, les retiraisons s'effectuaient difficilement. Le total commercialisé est, lui aussi, en recul : de 10 % pour les génériques, de 5 % pour le sèvre-et-maine et de 6 % pour le muscadet sur lie.
Pour les analystes, ' il y a un problème structurel d'adéquation entre l'offre et la demande. La capacité de production du vignoble est supérieure aux possibilités d'absorption du marché. Tous muscadets confondus, la commercialisation s'élève à 670 000 hl pour une production de 750 000 hl '. La première conséquence reste la faible valorisation des vins. ' C'est d'autant plus décourageant pour la production que les efforts qualitatifs au vignoble sont indéniables. En outre, la qualité du millésime 2002 est reconnue , explique un négociant. Mais les marchés ne sont pas favorables. La plupart des produits du Val de Loire sont touchés. '
La situation pousse la profession à demander un plan de restructuration. Une rencontre rassemblant la production, le négoce et l'interprofession était programmée avec le préfet de région pour le 10 juin. Parmi les mesures à l'étude, un plan d'arrachage, visant à réduire le potentiel de production, semble désormais incontournable. Au début du mois de juin, il était prévu d'aborder le sujet lors du prochain conseil de direction à l'Onivins, en juillet.