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Argentine, le nouvel élan

La vigne - n°144 - juin 2003 - page 0

Les exportations de vins argentins ont enregistré une augmentation de 40 % en volume sur l'année 2002, et même de 78 % si l'on ne prend en compte que les vins de table. Elles sont passées de 882 000 à 1 234 000 hl, et maintiennent cette progression sur les premiers mois de 2003. En revanche, en valeur, elles ont perdu 14 %, s'établissant à 128 millions de dollars.

Ces chiffres rassurent les bodegas quant à leur devenir, après l'inquiétude née de l'explosion de la crise économique et financière. L'Argentine a ainsi conforté sa position, aussi bien chez ses voisins et clients traditionnels, qu'en Europe et aux Etats-Unis.
L'année 2002 avait pourtant bien mal démarré. La parité entre le peso et le dollar venait d'être rompue. Les propriétaires de vignes cherchaient la parade pour continuer à importer leurs matières sèches et leurs équipements de chai. Car l'instabilité de la monnaie nationale et l'incertitude quant au système bancaire n'incitaient pas les fournisseurs étrangers à honorer les commandes. Les exportations étaient à l'avenant, avec des baisses de 20 à 70 % selon les mois et les types de vin.

Dans ce contexte, les bodegas sont parvenues, grâce à une belle action de lobbying, à contrer la décision gouvernementale de taxer toutes les exportations à hauteur de 20 %. Le marché intérieur du vin s'effondrait, le salut passait donc par l'exportation. L'argument a été entendu puisque les vins, à la différence de la plupart des produits agricoles, n'ont finalement été taxés qu'à 5 %. Au milieu de l'année dernière, le peso argentin se stabilisait enfin autour de 0,35 dollar, ce qui a permis de reprendre les transactions commerciales avec l'étranger.
Puis la reprise s'est fait nettement sentir. Dès le mois de juillet, les commandes ont afflué, tant pour les vins que pour les moûts. A partir d'août et jusqu'à la fin de l'année 2002, les exportations en volume de vins de table étaient, selon les mois, trois ou quatre fois supérieures à celles du mois équivalent en 2001. Les exportations de vins fins progressaient de 50 à 100 %. Lors des dernières vendanges, les expéditions de moûts concentrés ont même atteint le record historique de 125 000 t, dont 65 % à destination des Etats-Unis.

Ce boom des exportations entraîne également une baisse des stocks. A la fin 2002, ils enregistraient déjà une diminution de 6 % par rapport à 2001, et ce mouvement s'est poursuivi depuis. Cela se traduit par une amélioration des prix payés, tant pour les raisins que pour les vins eux-mêmes. Les blancs ont vu leurs prix augmenter de 200 % en 2002. Concernant les vendanges 2003, plus de 2,1 millions de tonnes de raisins ont été récoltées, soit près de 15 % de plus qu'en 2002. La qualité est jugée optimale grâce aux bonnes conditions climatiques pendant la phase de maturation.


EXPORTATIONS
En Argentine : entre 2001 et 2002, les volumes de vin exportés ont progressé de 40 %, mais leur valeur a régressé. Les opérateurs ont profité de l'effondrement du peso. De plus, ils ont obtenu d'être faiblement taxés.
En France : entre 2001 et 2002, les volumes de vin exportés ont reculé de 3,2 % en volume, mais progressé de 6,6 % en valeur.

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