Les relevages des tracteurs vignerons se perfectionnent. Le contrôle électronique est désormais disponible en option sur la plupart des modèles. Plusieurs asservissements en optimisent la gestion.
Au moment de choisir un tracteur, le relevage passe souvent au second plan, derrière la puissance et l'hydraulique. Néanmoins, avec la sophistication croissante des outils portés et semi-portés, cette fonction peut devenir rapidement limitante. Si sa capacité est généralement suffisante, c'est le contrôle de la position et de l'effort qui pêche souvent par son manque de précision et sa difficulté de mise en oeuvre. L'arrivée des systèmes de gestion électronique, hérités des tracteurs de grandes cultures, va faciliter la tâche du chauffeur. Pour le moment, ils sont proposés en option par la plupart des constructeurs. Le coût moyen de cette option varie entre 1 300 et 1 500 euros selon les marques.
Les relevages des tracteurs viticoles utilisent un circuit hydraulique classique composé d'une pompe, d'un distributeur, d'un vérin simple effet et d'un limiteur de pression. La principale particularité se trouve au niveau du distributeur, qui n'est pas commandé directement par le chauffeur, mais par des asservissements. Le relevage doit regrouper les contrôles de la position de l'outil, de l'effort de traction et de l'adhérence du tracteur.
Le contrôle de position est l'asservissement qui fait correspondre une hauteur d'outil à la position choisie. La commande mécanique est la plus courante. Des biellettes assurent le relais entre les manettes de contrôle et les vérins qui commandent le relevage. Lorsque l'on actionne la manette pour faire monter les bras de relevage, la biellette repousse le distributeur, ce qui entraîne la montée du relevage.
Durant cette montée, la manette est maintenue en position par l'action d'un frein. Une fois que la position de l'outil est atteinte, la biellette repivote, et le distributeur retourne au neutre. A chaque position de la manette correspond une hauteur d'outil. Il est cependant impossible de travailler à une hauteur qui n'est pas pré-établie. Le relevage mécanique ne permet donc pas d'effectuer des réglages précis.
Le contrôle de position à commande électronique compare les informations de tension fournies par le potentiomètre, manipulé par le chauffeur, et un capteur de position. Quand on actionne le potentiomètre, un calculateur estime la différence entre la valeur souhaitée et la position réelle du relevage. L'ordinateur commande alors l'alimentation du distributeur. Le relevage se met ainsi en action jusqu'à ce que la hauteur choisie par le chauffeur soit atteinte. Ce système permet des réglages précis et le chauffeur peut contrôler le relevage du bout des doigts. Le choix de la hauteur de l'outil est effectué en tournant une molette graduée ou, sur les systèmes plus perfectionnés, en affichant une valeur sur un petit ordinateur de bord.
Le contrôle d'effort est surtout utile pour les travaux avec des outils très tirants, comme les charrues. Il gère la hauteur du relevage en fonction des contraintes. Par exemple, si le labour devient plus difficile, il va relever légèrement la charrue pour éviter le patinage et la détérioration du sol. Le contrôle d'effort mécanique fait appel à un ressort qui agit sur le distributeur. Plus perfectionné et plus sensible, le contrôle d'effort électronique fait appel à des capteurs qui mesurent les variations d'efforts de traction. Comme pour le contrôle de position, le calculateur adapte ensuite la position du relevage.
Au niveau de la conduite, l'avantage apporté par l'électronique est la rapidité de relevage de l'outil en bout de rang, ce qui facilite les manoeuvres. Un commutateur qui peut comporter, selon les cas, une position neutre et une position flottante assure ces opérations. Les autres avantages du relevage électronique sont la précision, la fiabilité par absence d'usure et le confort de conduite.
Par ailleurs, le système de contrôle électronique autorise la multiplication d'extensions, telles que l'asservissement au patinage, l'amortissement au transport et le débrayage de la prise de force. Elle aide aussi à régler la vitesse de descente des bras en fonction du poids de l'outil, afin de limiter les effets de balanciers, particulièrement marqués sur les tracteurs vignerons.
La fonction position flottante permet au relevage de n'exercer aucun contrôle sur l'outil. Le vérin peut donc monter et descendre librement. L'outil repose alors sur ses propres roues et peut suivre les irrégularités du terrain. Cette commande est utile pour les gyrobroyeurs et les outils semi-portés. Le contrôle du patinage est une particularité des relevages électroniques. Un radar mesure la vitesse d'avancement réelle du tracteur. Cette mesure est comparée à la vitesse de rotation des roues. Lorsque la différence entre ces deux valeurs est trop grande, le patinage est considéré trop important et le calculateur allège la charge en réduisant la profondeur de travail de l'outil.
Présents sur les tracteurs Fendt, le compensateur d'oscillations amortit les vibrations liées à l'outil. Ce système enregistre tous les balancements du tracteur et le relevage les compense dans le sens inverse. La conduite est plus confortable, en particulier sur route à 30 ou 40 km/h. Enfin, l'asservissement à la prise de force permet de débrayer automatiquement le cardan dès que l'on remonte le relevage. On évite ainsi de faire souffrir le cardan à chaque manoeuvre en bout de rang, surtout lorsque le tracteur est mené par un chauffeur novice.