Les vins rosés sont, en principe, assez peu exportés. Leur consommation est surtout un phénomène français. C'est pourquoi la Belgique, pays frontalier proche de nos habitudes alimentaires, fait partie des exceptions. Pour l'appellation Tavel, dont 15 % (6 000 hl) des ventes s'effectuent à l'exportation, cette destination est le premier marché étranger. Pour les autres crus de la vallée du Rhône, elle ne figure qu'en troisième, voire en quatrième position.
Ce pays représente une bouteille sur trois de tavel exporté. Le panel de consommateurs belges indique une hausse en volume des achats de rosés. Ce cru des Côtes du Rhône compte profiter de cet essor, d'autant que l'AOC bénéficie d'une bonne image auprès des acheteurs. Peu à peu, ces derniers sont plus nombreux à désaisonnaliser leur consommation de tavel. ' En 1999, 48 % des volumes se vendaient entre mai et août. Aujourd'hui, cette période ne représente plus que 42 % ', observe Jérôme Villaret, de l'interprofession.
A la coopérative, qui assure près de la moitié de la production, on note une progression constante des exportations vers la Belgique, sur les cinq dernières années. ' De 3 à 5 % suivant les campagnes ', explique Christian Paly, président. Le circuit de commercialisation de cette cave est à l'image du reste de l'appellation. L'Allemagne arrive en seconde position. L'exportation lointaine, vers les Etats-Unis ou le Canada, figure en troisième ou quatrième place. ' On note une progression rapide de ces deux clients, poursuit le responsable, ce qui pourrait, à terme, diminuer proportionnellement le poids de la Belgique dans les exportations de tavel. ' Un rééquilibrage, toujours souhaitable en terme économique...
La vogue en faveur du rosé, constatée sur le marché français semble faire des émules à l'étranger.