En dix ans, le volume de pineau des Charentes commercialisé est passé de 80 000 à 115 000 hl, soit + 43 %. La surproduction en cognac a renforcé l'intérêt des producteurs pour ce vin de liqueur d'appellation, en tant que produit de diversification. La progression des ventes a pu se faire grâce à une délocalisation réussie de sa consommation. Même si les ventes en région de production restent importantes grâce à la fréquentation touristique estivale, elles représentent seulement 40 % du total, contre environ 65 % il y a dix ans. Pour les responsables professionnels, ces résultats sont le fruit des campagnes publicitaires nationales, lancées il y a sept ans. ' Aujourd'hui, nous sommes présents à Paris et nous développons l'export ', note Bernard Lacroux, négociant, ancien président de l'interprofession. Le budget communication, réservé à la France, s'élève à 1,5 Meuros. Il y a sept ans, il était trois fois moins important.
L'essor des ventes s'est, pour l'essentiel, effectué au nord d'une ligne Bordeaux-Lyon. ' Les régions plus méditerranéennes sont marquées par des habitudes de consommation tournées vers les vins doux naturels ', poursuit le responsable. La Belgique reste le premier marché à l'export. Parce qu'elle est francophone et frontalière, cette destination facilite la tâche aux petits opérateurs. La différence de taxation fiscale entre les VDN et ceux de liqueur est toujours considérée comme pénalisante par les seconds. ' Pour nous, les taxes représentent 2,14 euros/l ', rappelle Bernard Lacroux. Chez Unicognac, propriétaire de la marque Jules Gautret, on confirme la bonne progression de l'activité sur le pineau. ' L'exportation a quasiment doublé en dix ans ', explique le directeur général. Mais le développement des ventes (1,3 M de cols par an) ne s'est pas accompagné d'une meilleure valorisation.
Beaucoup d'opérateurs espèrent que les aides publiques versées, pour compenser le différentiel de taxation entre VDL et VDN, permettront de renforcer les opérations de communication, notamment à l'export.