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Pompéi, une cité du vin

La vigne - n°146 - septembre 2003 - page 0

Des recherches ont mis en évidence le savoir-faire des antiques habitants de Pompéi en matière de viticulture et de vinification.

Le 24 août de l'an 79 après J.-C., les cendres du Vésuve ensevelissent Pompéi et figent pour l'éternité les habitants et leur vignoble. Or, la ville et sa région sont une plaque tournante entre la Grèce, le Moyen-Orient et l'Europe de l'Est pour la diffusion du savoir-faire vigneron. Elles produisaient des crus appréciés à la cour des empereurs romains.
Deux millénaires plus tard, les fresques découvertes par des archéologues révèlent l'importance de la vigne sur les coteaux du volcan ' très présente autour de Pompéi et gravissant les pentes de l'Etna ', déclare Alain Carbonneau, de l'Ensa de Montpellier.

Les fouilles ont mis à jour, conservés dans la cendre, les moules des ceps, des racines et des piquets. La vigne était plantée à raison de 4 pieds romains au carré, soit 1,17 × 1,17 m. Pline l'Ancien, témoin direct de l'époque, l'a signalé dans son Historia Naturalis. Il précise que cet écartement concerne les vignobles cultivés par l'homme. Ceux cultivés par l'animal sont plantés à de plus grands écarts : 5 à 7 pieds (1,46 à 2,05 m). Pline est mort, victime de sa curiosité scientifique, quelques mois avant le drame de Pompéi.
La vigne est également cultivée dans la ville, où la riche terre basaltique et la plantation serrée conduisent rapidement à une végétation dense. Selon les archéologues, les vignerons recherchaient une production rapide et importante, la terre étant rare en zone urbaine. Ils appréciaient de travailler à l'ombre. Cette ombre dense, portée au sol, limitait la croissance des adventices, et donc le travail de désherbage ; la vigne bénéficiait ainsi de toute la réserve minérale et hydrique du sol, l'irrigation n'étant pas pratiquée. La hauteur de la pergola mettait le raisin à l'abri des prédateurs terrestres et l'abondance des feuilles le soustrayait à la vue des oiseaux.
Des replantations grandeur nature confirment l'intérêt des principes choisis par les Romains, en particulier pour la réduction de la main-d'oeuvre. ' Les vignerons avaient un niveau technique remarquable , estime Alain Carbonneau. Ils ne connais- saient pas le SO 2, mais savaient limiter l'oxydation, par exemple grâce au bouchage avec des corps gras. Certains vins étaient concentrés, riches en sucre. L'apiano (aimé des abeilles) semble correspondre, de par son nom, à un liquoreux blanc. ' Les Romains sont à l'origine d'une culture très raffinée, pour les arts comme pour le vin.



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