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Tailleurs : allégez vos maux et relaxez-vous

La vigne - n°147 - octobre 2003 - page 0

Le célèbre adage ' mieux vaut prévenir que guérir ' s'applique aux tailleurs. Pour éviter tendinites et maux de dos, échauffements, relaxation, organisation adéquate et matériel adapté sont de rigueur.

Le nombre de troubles musculo-squelettiques (TMS), dont les tendinites, est en constante augmentation. Entre 1995 et 1999, la progression des maux a été de 236 % ! Les derniers chiffres ne sont pas encore disponibles, mais selon Serge de Courville, ingénieur conseil en prévention de la MSA, ' cette tendance se poursuit sur 2000 et 2001 '.

Voici quelques conseils pour limiter ces troubles. Tout comme les sportifs, les viticulteurs doivent échauffer leurs muscles, articulations et tendons avant de commencer leur journée de taille. Les médecins de la MSA ont établi une série de mouvements, à réaliser en début de journée, afin de préparer le corps au travail. Ils préconisent d'effectuer au moins trois exercices différents par jour et ce, trois fois par jour.
Pour préparer le cou, il faut tourner lentement la tête autour du cou, épaules relâchées. On peut également élever progressivement la tête, tout en y opposant la résistance d'une serviette tenue entre ses deux mains. On relâche ensuite doucement. L'échauffement des mains et des bras se réalise au moyen d'une balle en mousse qu'il faut malaxer avec les doigts. Pour ce qui est des poignets, il est conseillé de les tourner, les doigts croisés et serrant une balle en mousse. Enfin, pour préparer les bras, il faut les tendre à l'horizontale et relever et écarter les doigts.

En fin de journée, afin de relâcher ses muscles, le tailleur doit s'étirer et se relaxer. Les neuf photos ci-dessus illustrent les mouvements recommandés par le service médical de la MSA. Tout comme pour l'échauffement, trois exercices sont suffisants.
L'organisation des tâches joue, elle aussi, un grand rôle dans la prévention des TMS. Une période d'adaptation de quelques jours est nécessaire en début de taille. Pour ce faire, le viticulteur peut commencer en milieu de semaine, de façon à avoir deux ou trois jours de taille, puis un à deux jours de repos. Une autre solution consiste à alterner le travail de coupe avec d'autres activités durant la première semaine. De même, si la période de taille dure plus de trois semaines, un repos de deux ou trois jours s'impose, afin de laisser les muscles les plus sollicités récupérer.

Par ailleurs, il est primordial d'employer les outils adéquats. Ces derniers doivent être adaptés à la forme de la main du viticulteur, ainsi qu'au diamètre des sarments à couper. A l'heure actuelle, des outils censés diminuer les problèmes de tendinites se développent, tels que le Witi-coup de Julien SA, ou le sécateur rainuré d'Arno.
Dans la catégorie des sécateurs manuels, les constructeurs travaillent de plus en plus sur l'ergonomie et sur le poids. Quant aux sécateurs électriques, ils permettent de reposer les bras, mais provoquent des douleurs, notamment dans le dos. Il n'y a donc pas de sécateur ' miracle '. Cependant, il est possible de faciliter la coupe et de diminuer les douleurs, par le seul fait de bien entretenir son sécateur, et surtout de bien l'aiguiser (voir La Vigne n° 140). L'utilisation d'une cabine de taille avec siège, telle que celle d'Humco, ou d'ergosièges, beaucoup moins onéreux, permet aussi de prévenir les douleurs du dos, puisqu'il est maintenu en position verticale.
Enfin, la pratique du prétaillage est bien évidemment utile : elle limite le nombre de coups de sécateurs à donner et diminue l'effort à fournir pour tirer les bois.

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