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New Holland contre-attaque

La vigne - n°148 - novembre 2003 - page 0

Plus que des machines à vendanger, les nouvelles VM et VL de New Holland sont des enjambeurs un peu particuliers. On peut les équiper d'une tête de récolte très performante et de nombreux autres outils.

En 1984, en lançant sa gamme 2000, Braud relevait un défi : rendre ses vendangeuses polyvalentes. Mais les difficultés techniques en découragèrent plus d'un. Dix ans plus tard, Pellenc présentait une automotrice qui reléguait la tête de récolte au rang d'un outil comme un autre. Aujourd'hui, près de 80 % des machines Pellenc sont utilisées en multifonction. Quant à Grégoire, il a intégré Paris et ses pulvérisateurs, puis Lagarde et ses matériels de travail en vert. Et il s'intéresse au travail du sol.
New Holland devait réagir. C'est chose faite. Il vient de présenter sa VM qui remplace la SB 36 dans les vignes intermédiaires et ses VL qui succèdent aux autres modèles de la gamme Saphir dans les vignes larges. La VM 460 démarre à 115 000 euros, la VL 610 à 122 000 euros et la 660 à 152 000 euros (prix hors option pour des machines à vendanger seules).

Châssis et tête de récolte, le constructeur a tout revu. Récompensée par une médaille d'or au Sitévi, la tête de récolte possède des secoueurs que l'on peut débrayer. On les déboulonne après avoir ouvert au maximum le pincement (l'écartement horizontal entre les secoueurs). Après cela, ils restent en place, mais sont inactifs. Ainsi, on peut facilement sélectionner les secoueurs à hauteur de la zone fructifère pour qu'ils soient les seuls actifs. Le réglage du pincement étant électrique, il s'opère depuis le poste de conduite, sans aucun outil.
New Holland a également revu l'accrochage des secoueurs, remplaçant les biellettes arrière par de nouvelles fixations flexibles. Plus souples, elles nécessitent moins d'entretien, car il n'est pas nécessaire de les graisser. Ces fixations font aussi moins de bruit que les anciennes biellettes. La nouvelle tête de récolte, qui peut recevoir l'égreneur en option, bénéficie d'autres améliorations. Pour satisfaire aux exigences des chantiers à haut débit, ses paniers sont plus larges et plus profonds. Les graisseurs sont tous regroupés en un endroit et très accessibles. Le graissage centralisé perd donc une partie de son intérêt. Enfin, il n'y a aucun circuit hydraulique dans la tête de récolte et les entraînements directs sont privilégiés. En matière de polyvalence, les progrès sont énormes. En moins d'un quart d'heure, le chauffeur fixe ou dépose seul la tête de récolte. Pour l'accrocher, il recule de manière à faire coulisser les longerons de l'automoteur dans les profilés en U inversé de la tête de récolte. En fin de course, l'ensemble est verrouillé. Il accroche tout aussi rapidement une cellule de pulvérisation ou un épandeur d'engrais à l'arrière du porteur.

A l'avant, les outils se fixent sur une flèche hydraulique télescopique qui peut s'allonger de 1,5 m. Elle se monte sur la poutre centrale, entre la cabine et le moteur. Elle reçoit plusieurs machines de Binger (prétailleuse, rogneuse...) et dispose d'un circuit d'alimentation de moteur hydraulique, de deux prises hydrauliques à double effet et d'une alimentation électrique. Elle pivote de 10 cm de part et d'autre de l'axe de la machine pour satisfaire les utilisateurs de tarières ou enfonce-pieux. Elle est asservie à un dispositif de gestion de la position qui limite le porte-à-faux.
Après avoir accroché son outil, le chauffeur sélectionne le programme adéquat d'affectation des commandes. Là encore, New Holland lui simplifie la tâche. Il a conçu huit programmes d'affectation des commandes selon que ses châssis servent de machine à vendanger ou qu'ils emportent un matériel développé par Berthoud, Binger ou Firem.

Côté confort de conduite, la cabine subit des évolutions avec des possibilités de réglage plus importantes du siège. La poignée multifonction est nouvelle. Les gros rouleurs apprécieront la programmation et la régulation de la vitesse du porteur. Un potentiomètre, situé à la base du levier d'avancement, permet de régler la vitesse. A la reprise de rang, la mise en butée du levier sélectionne l'allure prédéfinie et la maintient constante quelle que soit la topographie. Le capteur d'avancement est un radar. Cet automatisme peut être une réponse intéressante au problème de régulation en pulvérisation. Pour animer tout ceci, des moteurs New Holland de 4,5 l pour la VM et 6,75 l pour les VL turbo intercooler remplacent les Iveco.
Seul point faible de ces nouvelles machines : elles n'ont pas encore de dispositif pour l'adaptation de matériels de travail du sol, mais il est difficilement pensable de rester en dehors d'un domaine où la concurrence renforce sa présence... Wait and see.

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