Le 1 décembre, le tribunal d'Angers jugeait l'affaire des Caves Saint-Florent. Le gérant, Jean-Claude Beunard, comparaissait pour escroquerie.
Le négociant Caves Saint-Florent (Maine-et-Loire) avait mis sur pied un système d'achat de vin à des vignerons qui ne voulaient plus lui en vendre parce qu'il ne payait plus. Il utilisait une société écran : Besnard & Cie . Les documents d'accompagnement étaient rédigés en deux exemplaires, l'un portant l'adresse de Besnard, l'autre celle des Caves Saint-Florent. Le premier était destiné aux vignerons, le second au transporteur, le tout orchestré avec la complicité de courtiers.
Le 1 er décembre, ils ont dû répondre d'escroquerie devant le tribunal correctionnel d'Angers, lors d'une audience qui a duré plus de dix heures. Ils ont comparu en même temps que Daniel Macé, gérant de Besnard & Cie, Jean-Claude Beunard, gérant des Caves Saint-Florent, et Bernard Sécher, ancien PDG de Sécher Frères, société liquidée en 2000, et dont les actifs avaient été repris par Beunard pour créer les Caves Saint-Florent. Jean-Claude Beunard était aussi prévenu de banqueroute et d'abus de biens sociaux pour avoir fait passer de l'argent de son négoce vers un domaine qu'il gère aussi.
Le vice-procureur d'Angers n'a pas lésiné sur les peines demandées pour les trois principaux prévenus : quatre ans d'emprisonnement, dont trente mois avec sursis, pour Jean-Claude Beunard et la faillite personnelle ; six mois fermes pour Bernard Sécher (déjà condamné à deux reprises pour usurpation d'AOC) et interdiction de toute activité en lien avec l'infraction ; deux ans, dont dix-huit mois avec sursis, pour Daniel Macé, assorti de la même demande ; douze à vingt-quatre mois avec sursis pour les courtiers, ainsi que des amendes de 1 500 à 3 000 euros. L'affaire a été mise en délibéré jusqu'au 24 janvier.